J’ai que 34 ans hein, pas 70. On est d’accord.
A part pour les mômes de 10, 12 ans, 34 ans, c’est pas encore vieux.
J’me sens pas vieille, rassurez vous. Pas dans ma tête en tout cas.
D’ailleurs, je crois que c’est maintenant que je vis ma meilleure vie.
Dans mon esprit, mon âge me va bien. J’me sens bien, épanouie, affranchie du regard et de l’avis des autres, j’ai cette sensation de commencer à vivre depuis finalement très peu de temps et j’ai envie de croquer chaque moment.
Sauf que, physiquement, cet âge, il me va un peu moins bien.
Je suis pas encore un vieux croûton tout desséché, mais je suis tout de même bien obligée de constater que physiquement… J’ai 34 ans.
J’ai de plus en plus de cheveux dépigmentés – oui, ça m’écorche la tronche de parler de cheveux blancs -. Ma peau vieillit, elle aussi, les ridules d’expression apparaissent, surtout au contour de mes yeux. La déshydratation marque plus vite, une mauvaise nuit et je prends 3 ou 4 ans dans la vue tant ma patte d’oie se marque et les cernes se dessinent sous mes yeux.
Alors, oui, c’est normal. Je sais. Je n’ai plus le visage de mes 20 ans.
Je le sais, mais je l’avoue, j’ai du mal à le digérer.

J’ai la sensation d’avoir fermé les yeux à 25 ans, et de les avoir rouverts près de 10 ans après. Il faut dire que j’ai peu pensé à moi ces 10 dernières années, avec 3 mômes en bas âge, t’as pas réellement le temps d’admirer ton reflet dans le miroir chaque matin. Tu es centrée sur d’autres préoccupations.
Même si je n’ai jamais été de ces nanas qui se laissaient aller au prétexte de la maternité, n’empêche que je m’attardais peu sur ces petits détails qui prennent leur importance lorsque les signes du temps commencent à se manifester.
Aujourd’hui, je me réveille, je me regarde, et j’ai du mal à m’apprivoiser.
Une partie de moi se résigne, se dit que c’est normal, que c’est pas grave, et surtout que c’est que le début et que ça risque d’être très long de le vivre ainsi.
Une autre dépense une fortune en crèmes de jour, sérum contour des yeux anti-âge, anti-tâches, produits miracles pour l’hydratation et la protection de la peau, lotions démaquillantes qui assurent ne pas agresser la peau, et puis tiens un masque par ci, un gommage par là.

Source : https://www.absolution-cosmetics.com/fr/cremes-visage-bio/80-la-creme-du-jour.html
J’essaye de rattraper toutes ces années pendant lesquelles je l’admets, je ne me suis pas vraiment attardée sur ma peau, et de limiter les dégâts. Je ne sais pas si la stratégie est bonne, si tous ces produits pourront au moins empêcher ma peau de s’abîmer plus que de raison ou s’ils n’auront pour impact que l’enrichissement des labo dont ils sont sortis.
Je fais de même avec mes cheveux hein, je ne leur tolère pas le moindre millimètre de blanc, je colore systématiquement.
Aujourd’hui, je sais que si un jour mon visage se marque trop, j’aurais recours aux injections.
Je sais que cette position ne fait pas l’unanimité
Je sais que « vieillir », ce n’est ni plus ni moins que la normalité. Certains voient ces signes du temps comme autant de richesses du passé, qui marquent qui ils sont. Je trouve l’image jolie, mais elle ne me correspond pas.
De mon côté, toutes ces petites marques de la vie, c’est surtout un renvoi à ces années qui ont filé sans que je ne les voie réellement passer.
Je revois la jeune fille d’hier, je me vois aujourd’hui, et je peine à me remémorer qui j’ai été entre les deux. Sûrement me suis-je trop laissée absorber par mes différentes vies, sûrement que je me suis oubliée. Et désormais, alors que j’ai à nouveau le temps de me regarder, de m’occuper de moi, de réfléchir à tout ça, je prends conscience de tout ce chemin parcouru, de tout ce temps passé qui ne reviendra pas.
Je ne regrette pas mes enfants, ni le temps que je leur ai consacré. Mais je ne peux pas nier que ces quelques années essentiellement tournées sur la jeune parentalité ont été comme une parenthèse durant laquelle je me suis quelque peu oubliée. Il me faut désormais apprendre à apprivoiser cette nouvelle image, ce nouveau reflet que le miroir me renvoie. Bien sûr, je ne me suis pas transformée, j’ai toujours la même bouille, j’ai gardé la même morphologie.
Mais malgré tout, j’ai pris 10 ans. Et je ne les ai pas vu filer.

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