Maëline

Le blog famille, sport & lifestyle made in Breizh.

             

  • Famille
  • Enfance
  • Running
  • Féminin
  • 3.0
  • Tests
    • Tests : poussettes / sièges auto / puériculture
    • Tests : santé / beauté / bien être
  • Bretagne
  • Jeux concours
Vous êtes ici : Accueil / humeurs / Douce violence.

16 octobre 2020 by Maëline

Douce violence.

C’est un sujet que j’ai envie d’aborder sans vraiment savoir comment l’amener et encore moins le traiter.

A l’évocation du mot violence, on pense surtout violence physique. Les coups, les bleus, les violences qui laissent des marques sur la peau.

J’ai la chance de ne jamais avoir connu la violence physique. J’ai failli écrire la « vraie violence » et puis je me suis ravisée.
Toutes les violences sont des violences. Selon leur forme, elles laissent juste des traces plus ou moins visibles à l’oeil nu. Mais elles en laissent.

Violence verbale et psychologique : la violence des mots.

J’ai appris à mes dépens que les pouvaient être aussi tranchants qu’une lame de couteau. Qu’ils pouvaient laisser des marques aussi profondes que des cicatrices sur la peau.

Les mots et le ton avec lequel on les emploie sont des armes qui abiment à jamais.

La violence ne vient pas du jour au lendemain. Elle s’incruste au jour le jour de manière insidieuse, elle fait sa place au sein du foyer comme un poison qui se diffuse peu à peu dans le sang. Une insulte, puis deux, puis trois.

Un « dégage », un « vas te faire mettre », et puis les mots évoluent et prennent de l’ampleur, ils partent d’une dispute pour une broutille du quotidien à la normalité.

Au début,on se dit que ce n’est rien qu’une fois. Un coup d’énervement, une dispute, une mauvaise journée. Et puis, une deuxième fois, une troisième, jusqu’au jour où finalement les jours sans agressivité deviennent l’exception pour finalement ne plus exister.

Pas un jour sans sa dose de méchanceté gratuite, sans son lot d’insultes ou de rabrouements.

violence verbale

J’ai mis du temps à visualiser les violences verbales et psychologiques comme de vraies violences. Il m’a fallu des regards extérieurs, l’accompagnement de professionnels de santé et une petite frayeur un matin de printemps.

Ce n’est pas normal de se faire insulter quotidiennement. Pas normal de se faire envoyer bouler dès que l’on pose une question. Ce n’est pas normal d’avoir la boule au ventre à l’idée de rentrer chez soi parce qu’on sait que tout sera prétexte à l’agressivité.

La particularité de la violence verbale, c’est qu’elle ne se voit pas.

A l’extérieur, tout semble parfait. Personne ne pourrait imaginer ce qui se passe une fois la porte fermée.

Personne n’imagine le sentiment de solitude, d’impuissance et de culpabilité. La sensation d’être perdue, oppressée entre le « il faut que je parte » et le « je ne vais pas briser une famille pour des mots ».

Alors on donne le change à l’extérieur, on endosse le rôle de la famille idéale qui va bien.

Personne ne sait les doutes, les larmes, l’angoisse de déclencher les foudres.
On se dit que peut-être qu’après tout on l’a bien cherché. Que ce ne sont que des mots, des coups d’énervement. Qu’il n’y a ni coup, ni bleu. Qu’en dehors de ça, il peut être gentil aussi.

D’ailleurs, après chaque crise, il l’est gentil. Il s’excuse, il promet de faire des efforts, il s’explique et arrive à nous faire dire qu’après tout c’est pas si grave, ça va s’arranger. Il jure ses grands dieux qu’il vous aime et que cette fois c’est tout, ça ne se reproduira plus.

Il sait être serviable, présent et prévenant. Quelques jours.

Mais finalement ça ne va jamais mieux.

C’est même de pire en pire de mois en mois, d’année en année.

Il m’a fallu du temps, beaucoup de travail sur moi pour comprendre que la violence verbale est une forme de violence et que rien ne la justifie.

Que la famille doit être un lieu sûr et soudé et non un lieu d’angoisse et de stress que l’on cherche à tout prix à éviter.

J’ai du affronter les « mais pourquoi t’es partie, je comprends pas vous aviez l’air si bien ? ». Les questions, les jugements et le pire, l’incrédulité. « Mais c’est pas possible, c’est pas lui », »Mais il a tellement pas l’air comme ça », « mais c’est bizarre quand même… ».

Au début j’ai expliqué, je me suis presque justifiée.

Et puis j’ai laissé tomber. Après tout, je sais et ça me suffit.

Je ne fais pas cet article pour faire pleurer dans les chaumières ou pour attirer le jugement envers qui que ce soit. Le passé est le passé et aujourd’hui, chacun fait sa petite vie en essayant de faire ce qu’il y a de meilleur pour les enfants.

Je le fais parce que je trouve que l’on parle trop peu de ces violences qui ne laissent pas de marque physique et ne disent pas leur nom.
Parce qu’elles ne sont pas normales et n’ont pas leur place au sein d’un foyer.

Parce qu’elles sont une forme de violence conjugale dont on parle trop peu.

Parce que j’ai fondu en larmes quand mon compagnon m’a dit pour rire « parle à ma main ». Submergée par ce relan d’émotions de rejet, d’illégitimité, par toutes ces fois où je me suis fait renvoyée dans mes filets parce que j’avais osé ouvrir ma bouche pour intervenir sur un banal sujet du quotidien.

Les violences verbales ne laissent pas de bleu sur la peau, mais elles laissent des bleus à l’âme et des cicatrices qui je pense, mettront du temps à s’effacer.




Partager sur...

  • Twitter
  • Facebook
  • LinkedIn

WordPress:

J’aime chargement…

Articles similaires

❮❮ Previous Post
Next Post ❯ ❯

Commentaires

  1. Djahann dit

    16 octobre 2020 à 16:40

    Je te comprends et tu as tout à fait raison sur le cheminement, le fait que ça ne soit pas visible etc…. Mais non ce n’est as normal. Je l’ai vécu à un moment donné et tes mots sont très justes.

    chargement…
    Répondre
    • Maëline dit

      19 octobre 2020 à 09:41

      On a tellement l’impression que c’est « rien ». Au final ce ne sont « que des mots », on se dit que c’est pas comme si on se faisait taper dessus. Alors qu’en fait, on se fait taper dessus, mais ça ne se voit pas. C’est perfide comme situation mais heureusement, on s’en sort <3

      chargement…
      Répondre
  2. Choogy dit

    16 octobre 2020 à 21:19

    C’est mots raisonnes et avec sa s’ajoute les tromperies et autres. J’ai mit du temps à comprendre qui il était vraiment. Mais la j’attends avec impatience la réponse de mon avocat. Courage à vous

    chargement…
    Répondre
    • Maëline dit

      19 octobre 2020 à 09:39

      Bon courage aussi pour cette situation qui semble compliquée <3

      chargement…
      Répondre
  3. Kid Friendly dit

    16 octobre 2020 à 22:49

    Je ne savais pas. Tu as bien fait de partir. Bravo pour ton chemin et cheminement. Ça n’a pas dû être facile…

    chargement…
    Répondre
    • Maëline dit

      19 octobre 2020 à 09:40

      Ca a été très long, pas forcément évident mais une fois que j’ai eu le déclic, je me suis surprise à déplacer des montagnes en peu de temps. Merci à toi <3

      chargement…
      Répondre
  4. Célia dit

    16 octobre 2020 à 23:09

    Quel courage d’en parler. Je suis un peu dans la même situation et c’est dur de savoir comment réagir et à partir de quand cela devient insoutenable, enfin plutôt à partir de quand choisir de ne plus le supporter. Merci pour vos mots

    chargement…
    Répondre
    • Maëline dit

      19 octobre 2020 à 09:39

      Merci d’être passée et surtout beaucoup de courage à vous. J’espère que l’on a toutes notre « déclic ». Pour moi, ça a été d’entendre mes enfants commencer à se parler de la même manière, j’ai su qu’il était temps que ça s’arrête. J’ai été très entourée aussi, et c’est hyper important.

      chargement…
      Répondre
  5. Egalimère dit

    17 octobre 2020 à 16:28

    J’ai l’impression de lire mes mots…
    Depuis 6 ans maintenant, j’ai osé abordé les violences psychologiques que j’ai subies pendant plus de 15 ans sur mon blog. Il m’a fallu longtemps, très longtemps pour poser des mots sur ces maux. Et encore plus longtemps pour réussir à reprendre confiance en moi, à me réapproprier mon corps, à ne plus avoir honte de mon reflet dans le miroir..
    La reconstruction est longue mais tu es bien entourée et c’est un soutien précieux que d’avoir des personnes qui te comprennent et t’encouragent.

    chargement…
    Répondre
    • Maëline dit

      19 octobre 2020 à 09:43

      Je t’ai lue chaque fois, et chaque fois je fermais car trop concernée. Le plus difficile pour moi, ça a été d’oser en parler autour de moi, casser le mythe de la famille idéale et du mari parfait. La honte d’avoir accepté ça, d’être restée. Et tout ce que ça induit sur le mal-être au quotidien. Effectivement j’ai un entourage en or qui est très très précieux et m’a beaucoup aidée. Merci pour tes mots <3

      chargement…
      Répondre

Commentaires Annuler la réponse.

Maëline

 


Trentenaire Rennaise qui ne court pas qu'après ses 3 mômes de 9, 7 et 5 ans.
Humeurs, famille & parentalité, récits de course et aventures running : installez-vous confortablement, partagez vos avis et retrouvons-nous sur les réseaux sociaux !
Lire plus…

  • Enfance
  • Parentalité
  • Humeurs
  • Course à pied
  • Bretagne
  • Féminin

Rechercher :

Newsletter

blog maman Rennes
 Les articles comportant ce logo ont été réalisés en collaboration des marques ou des agences.
 
Les textes et images présents sur ce blog ne sont pas libres de droit.

Qui je suis…

Maman trentenaire (+1) de 3 môme de 7, 5 et 3 ans, marraine comblée d'un p'tit d'octobre 2016, accro au running, au shopping et aux mojitos, passionnée de geekeries en tous genre et de photo, gourmande irrécupérable, pratiquant la ronronthérapie intensément... Ex-parisienne de retour dans sa terre bretonne, néo-Rennaise, breizh dans l'âme.
Tout ça en une seule nana !
Bienvenue !

Google+
En savoir plus ?

Pin’Me !

Consultez le profil de Les Tribulations sur Pinterest.

Twitt’&’Moi !

Tweets de @PetitesCrapules

Rechercher :

C’est rangé (ou presque !)

Sur les réseaux...

  • A propos
  • Collaboration, partenariat.

Pretty Chic Theme By: Pretty Darn Cute Design

 

Chargement des commentaires…
 

    %d blogueurs aiment cette page :