Non, les vacances ne sont pas terminées, et heureusement.
On en savoure chaque seconde, chaque instant, chaque endroit.
On se délecte d’être là, au calme, loin du stress de la ville, loin de la foule, loin du boulot, des contraintes, des horaires, de l’école, des gens, des voisins bruyants, du chien qui aboie n’importe quand, de la pluie, de la monotonie, des transports en commun, des bouchons… Loin de tout.
Juste nous, tous les 5.
Juste nous deux, avec eux 3.
Il y a elle, la grande. L’enfant. Je repense à l’été dernier, à ses dernières vacances avant la première rentrée. Elle était si petite et semblait si fragile, encore. La voilà grande fille. Elle parle de ses copains, de sa maîtresse. S’invente des histoires. Compte, explique à son frère les lettres de l’alphabet. Elle mène la troupe.
Je l’apprivoise peu à peu. Je prends le temps de me poser, d’être avec elle, de poser des règles et de m’y tenir, de cadrer. Poser les choses sans hurler. Compte jusqu’à trois. Menacer, arbitrer. Beaucoup au début, de moins en moins maintenant.
Souvent je m’arrête à deux, et elle fait. Elle est moins rebelle, ou du moins, elle contient mieux sa rébellion. Elle sourit, elle rit, elle savoure. Elle aime, je crois. On apprend à se (re)connaître, à se (re)trouve. A se (re)positionner. Y’a encore du boulot, mais on avance, on prend le temps.
Il y a lui. Le Mini. Pas encore grand mais plus tout à fait petit. Je pense avec émotion que ces vacances sont ses dernières vacances de bébé. Après ça il y aura la dernière année dans le doux cocon de la nounou. Puis la première rentrée. Je peste chaque jour parce qu’il parle très mal, je me moque gentiment de lui parce qu’il refuse de quitter ses couches. Mon bébé garçon. Petit bout d’homme de rien du tout. Je râle mais je savoure aussi. Je sais qu’au prochain été, il sera si différent. Au quotidien, il se laisse porter, il suit sa grande sœur, l’écoute, la soutient aussi, les yeux emplis d’étoiles et d’admiration.
Il est égal à lui-même mon bonhomme. Doux, souriant, et infiniment proche de moi. Je m’arrête souvent sur ces secondes rien qu’à nous. Le change, la douche, l’habillage. Rien que lui et moi. Ses yeux dans les miens. C’est si particulier, cette relation maman-fiston.
Il y a elle aussi. La toute petite plus si petite que ça. La Micro-Fille, la petite dernière, le bébé. Celle qui attire tous les regards attendris. Nichée là dans son porte bébé, contre le torse de son papa. « Qu’elle est mignonne, quel âge elle a ? ». « 6 mois. Enfin, et demi. Enfin, presque 7. » Hé oui, déjà. Elle savoure son premier été à la manière d’un bébé. Depuis son cosy sous sa tente à UV. En PESN avec maman au bord de l’eau. Elle sourit, rit aux éclats. Regarde ses aînés jouer ensemble, semble parfois en avoir envie, elle aussi. Je la regarde avec émotion. Dans quelques jours, notre page rien que toutes les deux va se tourner. Elle va faire son entrée dans la cour des bébés sociabilisés, rejoindre son frère chez la nounou. Je dévore ses petites mains, ses grands yeux, ses gestes pas encore bien précis, ces cris qui sonnent encore tellement « bébé ». L’été prochain, elle marchera, elle commencera à parler.
Ils sont là, ils sont trois. On est là, on est bien. Il fait beau, ils sont beaux. Ils profitent d’être eux, ils profitent d’être avec nous, ils profitent d’être tous les trois. Ils échangent des moments privilégiés, ils semblent croquer ces journées avec autant de bonheur que nous. Pour la première fois depuis longtemps, je ne me dis que pas que j’en ai marre, que vivement la reprise de l’école ou de la nounou, qu’ils me fatiguent, que deux semaines c’est trop. Je me dis que je suis bien, que l’on est bien. Là, comme ça. Au calme, ensemble.
Nous, et c’est tout. Eux, et rien qu’eux. Je suis partie en me disant « ces vacances, elles sont pour eux ». Je veux leur graver dans la tête, aussi petite soit-elle, des souvenirs merveilleux. Des souvenirs de vacances heureuses, en famille. Sans tumulte, sans dispute, sans cri, sans rien de tout ça. Je crois que je suis en passe de réussir mon pari.
Il n’y a qu’à voir leurs yeux pétillants, au hasard ce jour là. Avant hier, un cirque éphémère s’était installé là, sur la place du village voisin. Il y en avait déjà un la semaine dernière, je m’étais dit pourquoi pas, et j’avais eu la flemme de bouger. C’est que c’est contraignant, en fonction de l’heure de la représentation, il faut s’organiser différemment.
Et cette fois, je me suis dit, on y va. Ces vacances, elles sont pour eux.
Alors on y est allés. On y a lâché un rein (j’aurai pas cru, mais si !), mais on s’en fout, on a déjà oublié. On a flippé qu’ils ne sachent pas se tenir, qu’ils courent partout, hurlent, pleurent, aient peur des clowns, qu’ils trouvent ça nul ou trouvent le temps long. Et puis on s’est installés, le spectacle a commencé, on s’est laissé porter… Et qu’est ce que c’était bon.
De voir la grande comme toujours analyser au début, puis peu à peu se lâcher. Etre émerveillée par la dame qui danse tout en haut au milieu de cerceau. Rire aux bêtises du clown. Applaudir après chaque numéro.
De le voir lui, au début peu rassuré, se nicher dans mes bras toute la première partie… Et en être attendrie. Puis le voir s’émerveiller devant les animaux. Les voir ensemble, sourire, rire, et applaudir. Voir la Micro-Fille dormir paisiblement contre son papa malgré le bruit, puis la prendre sur mes genoux, la voir faire la fête à chaque applaudissement.
C’était bien, le cirque, maman. Pour de vrai.
Peut être demain on y retournera.Ou peut être pas, ma fille. Mais tu t’en souviendras en souriant. Et c’est le plus important.
Je me suis posée la question pour le Crapaud et puis je n’ai pas osé…une prochaine fois. Profitez bien de ces moments au calme, loin du quotidien. De gros bisous ;)
Profitez bien de ces vacances tous les 5. Ces moments sont précieux. On a testé aussi le cirque parce que Sweetprincess y avait été avec py-mamy et avait adoré. Même succès au 2e tour, pour les 2 !