Loin de moi l’idée de juger les parents, vraiment. Je suis la première à enchaîner les fail, celle dont le môme crise à la caisse du magasin, celle qui file son portable pour avoir 2 minutes de silence dans une salle d’attente, celle qui va chercher Mc Do parce qu’elle a la flemme de faire à manger.
Clairement, je serais davantage du côté de celles qu’on juge que de celles qui jugent, finalement.
Ce qui ne m’empêche pas parfois de ne pas comprendre certaines situations.
Ne pas comprendre, vraiment. Et m’énerver toute seule après, j’avoue.
Tous les jours, je vois des mômes de l’âge des miens, en voiture, à l’arrière sans siège adapté, pas attachés ou carrément à l’avant.
Et ça m’énerve. Ça m’énerve et ça me fait flipper.
Les accidents n’arrivent pas qu’aux autres. Y’a pas de petit trajet. Quand on était petits on en n’avait pas, mais on va pas rester au Moyen Age pour autant.
Je sais pas, je pige pas.
Quand la Maxi-Fille est née, comme une majorité de parents, on a acheté une poussette trio, avec une coque donc.
A 9 mois / 9 kilos – le truc qu’on nous servait partout à l’époque et qui nous faisait faire n’importe quoi, erreur n°1 – , on a fait ce qui était écrit et dit partout : on a acheté un siège auto.
On est allés chez Aubert, on a demandé conseil, on est repartis avec un super siège trop beau et trop pratique qui tourne en plus : l’Axiss de Bébé confort (erreur numéro 2, j’apprendrais 3 ans après qu’il n’est pas bon).
C’était en 2010, on savait pas, mais on avait tout faux.
Cependant, on pensait à l’époque faire au mieux pour notre môme (et on avait aussi réfléchi à la française, à notre confort avant tout : siège qui tourne -> plus pratique pour nous).
Depuis les années ont passé, l’Internet a fait son oeuvre, l’information est venue à nous, aujourd’hui je suis renseignée, informée, je me suis équipée autrement.
Mais c’est pas le sujet. Dans les faits, on était convaincus à l’époque de faire ce qu’il fallait pour notre enfant, on a agi dans cette intention là.
Que le siège soit bon ou mauvais, elle avait un siège déjà.
Parce que ce qui m’agace, c’est ça : croiser des mômes, petits, genre l’âge de mon fils, sans siège auto.
Jamais il me serait venue à l’idée, même pour 2 minutes, même parce que c’est pas loin, de ne pas attacher mes mômes ou de les faire voyager sans siège auto.
Suffit de les poser sur une banquette de voiture pour réaliser qu’ils sont clairement trop petits, et tous les 3, pour voyager comme ça. La ceinture qui au mieux leur coupe le cou, au pire les couvre pas du tout… Ça saute aux yeux, c’est pas adapté.
Alors oui, un siège auto, ça coûte des sous.
Comme une poussette, comme les courses, comme les couches, comme un smartphone ou un abonnement Internet j’ai envie de dire. La vie coûte des sous. C’est pas joli dit comme ça mais c’est une réalité.
Ceci dit, la vie de nos mômes, c’est ce qu’on a de plus cher non ?
Alors attention, je conçois tout à fait qu’on n’ait pas tous la possibilité de mettre 500 euros dans un siège auto.
Et c’est pas grave. Y’a de très bons sièges autos qui coûtent pas un rein.
Première coque sécuritaire du marché (Nania Be One over grande utilisable jusqu’en moyenne 2 ans) : 40€.
Premier siège 1/2/3 utilisable de 90 cm à 10 ans (Joie Trillo Shield) : 115 euros.
Premier réhausseur pour les plus grands, genre de 4 à 10 ans (Nania BeFix) : 40 €.
Premier siège dos route jusque 18 kg (Hauck Varioguard Plus) : 280€.
Pour bien moins que 500 euros, on peut avoir un siège sécurisé.
Y’a plus cher, y’a plus pratique, plus confortable, mais y’a aussi les basiques pas hors de prix qui préservent la vie de nos enfants.
Je comprends qu’on puisse ne pas y penser, ne pas se rendre compte du danger pour peu de trajet, vraiment. Je ne juge pas. Ce que je ne comprends pas, ce sont les arguments bidons.
Quand j’entends que ça sert à rien et que c’est juste pour nous faire consommer, sincèrement je fais des bonds. D’abord parce qu’on est en 2017, qu’il y a les chiffres et les spots pub de la sécurité routière qui parlent quand même assez bien. On a accès à l’information.
Et puis aussi parce qu’au quotidien on passe notre temps à acheter des trucs qui sont là que pour nous faire consommer et dont on n’a pas vraiment besoin.
Au pire, si on croit pas à l’argument sécurité comme j’ai déjà pu l’entendre, suffit de penser 2 secondes au confort de l’enfant (et à l’assurance qui prend peanuts en cas d’accident, et à la prune qui va avec en cas de contrôle routier – des sous dépensés pour rien, cqfd.)
Légalement, en France, le siège auto c’est jusque 10 ans.
10 ans, 1 mètre 35. Pas 2 ans, ni 5, ni 8. 10 ans.
Et je suis convaincue que non, c’est pas pour nous casser les pieds, pas pour nous faire consommer, mais bien pour la sécurité.
D’ailleurs, tous les sièges ne se valent pas, et les plus chers ne sont pas forcément les meilleurs finalement.
Comme nos voitures, les sièges (pas tous malheureusement), passent des crash tests indépendants, qui mesurent leur efficacité en terme de sécurité. Le confort, le design, c’est chouette, mais l’utilité première du siège auto c’est quand même de protéger nos bambins.
Perso, je suis une adepte du site Sécurange, qui décrypte pour nous ces fameux crash tests indépendants, en ne prenant en compte QUE le critère sécurité.
Sans faire une moyenne incluant le confort ou la facilité d’installation.
J’ai choisi mes sièges en fonction de leurs explications. Je ne suis pas payée pour écrire cet article, ni par Sécurange, ni par la Sécurité Routière, ni par personne, précisons-le. Juste un poil gavée de voir à la sortie d’école et ailleurs des mômes de 6 ans à l’avant des voitures, pas attachés ou attachés avec une ceinture d’adulte pas adaptée.
Je sais qu’un accident est super vite arrivé.
Que même si on est un pro de la conduite, le mec qui a trop bu et nous coupe la route en face l’est pas forcément.
Je pense au fond que beaucoup de gens comptent sur la chance, sur le « c’est qu’une fois », « c’est pas loin », « je conduis bien », voire n’y pensent pas du tout. J’ai du mal à comprendre, mais je conçois que ça puisse arriver, personne n’est parfait (surtout pas moi).

2012 : 2 ans, siège naze et pas adapté : maman pas informée.
MAIS, il est jamais trop tard pour bien faire, alors vraiment, parents d’ici et d’ailleurs, prenez juste le temps de vous informer.
Épluchez le site, les crash-tests, vérifiez si vos sièges sont bons, investissez si vous n’en avez pas, venez échanger sur le groupe Facebook hyper bienveillant où des pro vous renseignent gentiment.
Je ne suis pas sûre que mes sièges auto soient les meilleurs du marché mais je suis comme toi ! Quand je vois des gamins de 5-6 ans debout à l’arrière, la tête sortie par la fenêtre, cheveux au vent, cela me met dans tous mes états. Il m’est déjà arrivé de refuser de véhiculer une copine de ma fille car je ne peux pas caser un rehausseur entre les 2 sièges auto dans ma voiture. On m’a regardé comme si j’étais la pire des relous ou des extrémistes mais s’il y a bien un sujet sur lequel je suis droite dans mes baskets c’est celui-là !
Merci pour le rappel
Bises
Virginie
Il faudrait aussi parler d’un problème « complémentaire » : la responsabilité des magasins pour bébé.
Je suis allé dans les BB9, Autour de BB, Aubert et cie… Et bien les bons sièges à « pas cher », ils ne les vendent pas. Et pourquoi? Parce que sinon les gens les achèteraient! Et si ils proposaient un siège comme le Kiddy Phoenixfix Pro 2 à 180€, très bon siège à bouclier, ils ne pourraient vendre ni les mauvais sièges sans bouclier au même pris, ni les bons sièges avec bouclier à 500€.
C’est totalement immoral, mais c’est leur logique. Les bébés pauvres n’ont pas droit à la sécurité et au confort pour préserver leurs marges.
PS : je parle bien sûr des magasins, qui n’exposent pas toute la gamme disponible sur le site internet
PS2 : le successeur du Phoenixfix Pro 2 est moins bon et plus cher…et dispo…curieux non? Mais le raisonnement s’applique à d’autres sièges aujourd’hui.