Une quoi ? Une course officielle ? Hé ouais les gars.
Retour dans le passé, à ce temps béni où quelques tarés se levaient bien trop tôt un dimanche matin pour aller transpirer sur 5, 10, 21 au 42km entourés d’autres fous comme eux.
Ma dernière course officielle, c’était un semi de prépa marathon (#LOL), une petite course de village dans le trou du cul de la Bretagne : le semi-marathon de Saint-Gilles.
Semi-marathon de Saint-Gilles, des conditions météo de dinguo.
Il paraît qu’il est de bon ton d’intégrer un semi dans une prépa marathon, histoire de tester l’allure prévue le jour J. Placée le 29 février (j’aurais au moins fait ça une fois dans ma vie), le semi de St Gilles était parfait en terme de calendrier, et surtout il était parfait parce que j’avais la chance d’être accompagné d’un ami.
Ami coureur d’élite au demeurant, faisant 3H11 au marathon mais prêt à mettre 2h20 pour en courir la moitié : rép à ça le runner 5.0 qui croit que courir au dessus de 5min du kilo, c’est marcher. L’humilité tout ça, bref.
On a les amis qu’on mérite, et moi j’en ai des canons.
Première étape donc, retrouver l’ami en question.
Ca commence bien, j’ai à peine posé le fessier dans la voiture qu’il pleut déjà.
Mouahah.
On se retrouve, on galère à se garer, on échange quelques mondanités avec d’autres runners du coin, et on se dirige tranquillement vers le retrait des dossards. La pluie s’est arrêtée, la température est parfaite, on est au taquet.
Intérieurement, je crains un peu le traquenard de la part de mon pote, on avait dit semi allure marathon et je me dis qu’il me parle un peu beaucoup trop de RP, ça sent l’embuscade à plein nez, mais ma dignité me fait faire mine de n’avoir pas compris.
Retrait du dossard, photo réglementaire et alpaguage d’un runner finisher du 10 pour lui taxer ses épingles à nourrice, because je suis définitivement… Un boulet.
Semi-marathon de Saint-Gilles : SAS de départ et premières gouttes de pluie.
Running gag de la course, je crois que la pluie s’est mise à tomber pile au moment de nos premières foulées. Au début, c’est quelques gouttes, même pas peur les gars, on est en Bretagne on est habitués.
Pour une fois je me suis échauffée, on part tranquillement en fond de SAS, laissant les élites d’un jour se bousculer pour partir les premiers.
Premiers pas dans Saint-Gilles, et cette connasse de météo décide de nous mettre à l’épreuve comme jamais. De la grêle les gars. De la GRÊLE. Bien dure, bien glacée, de celle qui cogne bien sur la peau. De la grêle pendant 25 minutes, aka on n’a rien vu et rien pensé des 5 premiers kilomètres.
Je ne sais plus pas où on va, je ne sais plus où on est, je vise juste les jambes de mon lièvre perso en me disant « les lâche pas des yeux ». Ça fait mal, ça cogne, c’est froid, on rage, on en a déjà tous plein le cul alors même qu’on a pas fait 5 bornes, sur 21.
Je stresse à mort, ces conditions sont ouf, mon cardio s’emballe et je me demande sincèrement si je vais me taper 21 bornes comme ça.
5 km, la météo se calme enfin.
C’est à partir de là que la course commence vraiment. On arrive à courir les yeux ouverts, on se pèle le cul et on est trempés mais enfin, la pluie cesse de tomber. Premier ravito, je partage ma peine avec mon ami roi de la chaussure à virgule, il me canalise, essaye de me détendre et de me motiver, tout en me disant que si ça le fait pas, on stoppe à la première boucle et basta.
Dans ma tête, hors de question de s’arrêter, mais avoir l’option a pour effet de me rassurer. On marchouille un peu au ravito pour faire descendre ce foutu cardio, puis c’est reparti et enfin, j’ai l’impression d’entrer dans ma course.
7km, je ne regarde pas ma montre, Michel me dit qu’on est bien dans les temps alors que j’ai l’impression de me traîner lamentablement… Moralement ça fait du bien.
10ème kilomètre, leçon d’humilité.
Première boucle passée, je papote vite fait avec une dame, on partage nos doutes sur cette première partie de course, on croise son papa, un petit monsieur de passé 80 ans qui encourage sa fille sur le bord de la route.
Au 11ème, petite montée où l’on se fait doubler par les 2 premiers qui eux terminent leur course mais prennent le temps de nous encourager et nous dire bravo. Je suis sur le cul de voir ces athlètes prendre le temps et l’énergie d’encourager les plus lents alors qu’ils s’accrochent pour leur première place.
Touchée, je retrouve ma niaque, on va y aller et boucler ce semi. Je rattrape mon lièvre pipelette qui papote avec quelques coureurs de Jogging Loisirs Orgères.
On piaille, et là Michel m’annonce qu’on a fait les 2/3 et qu’il n’y a plus que 7 bornes à faire.
Je suis dans ma course, je ne m’étais pas aperçue qu’on était déjà à 14km, je sens bien la fin de semi malgré les 2 montées qui nous attendent et qui me font je l’avoue, bien flipper.

15km, les 2 dernières difficultés.
Au 15ème, la première des deux difficultés qui nous attendent se présente. Michel me chope la main et m’entraîne vers le haut de cette foutue côte, tout en m’annonçant que si on continue comme ça, le RP est jouable.
Pour un semi « cool », je ne m’attendais pas franchement à ça, d’autant que j’ai réellement la sensation de me traîner depuis le début.
Je fais le choix d’avancer, ne pas me casser la tête avec le dernier ravito, dans l’idée de grapiller des secondes qui peut-être me permettront de faire mon meilleur temps sur semi.
18ème, bientôt la fin.
A partir de là, mon coach du jour m’annonce qu’il va être relou et ne plus me lâcher jusqu’à la fin.
Il me tire à bout de bras dans la dernière montée, m’encourage tout ce qu’il peut sur les 2 derniers kilomètres, me donne en ligne de mire une dame à rattraper. On va choper ce RP, on en est vraiment pas loin, on met le cerveau en off et on accélère jusqu’aux derniers 100 mètres avant la ligne d’arrivée.
Sprint final, et la ligne est franchie en 2h14, pas de RP finalement à quelques secondes près, mais pour autant, je suis ravie de ma course qui au départ, était loin d’être gagnée.
Semi-marathon de Saint-Gilles : le bilan
Je crois pouvoir dire que je choisis très bien mes potes, puisqu’encore une fois, cette course aura été une course basée sur l’entraide et la solidarité.
Des conditions météo de dingue, un peu le pendant négatif d’Auray-Vannes où l’on croulait sous les 33 degrés, mais une jolie course basée sur le partage avant tout. J’ai peu de souvenirs du parcours mais je me rappelle bien l’avoir trouvé sympa, entre village et petits chemins de campagne bien chouettes. Des paysages qui changent à 2 pas de la ville, des bénévoles nombreux et au top, un public bien présent malgré la météo, et une course que je referai sans hésiter !
Un grand merci encore à mon ami @Swo000osh pour sa présence, son entraide et ses encouragements !
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