On m’avait dit : « tu vas crever de chaud », « tu verras c’est dur », « il est dur ce semi ça grimpe », « c’est le défilé des ambulances chaque année », « le parcours est super joli mais compliqué », « pour peu qu’il fasse chaud tu vas en chier ».
On est un con, mais pas tout le temps.
En l’occurrence, pour ce semi-marathon Auray-Vannes, ON avait raison sur tout, sauf sur un point.
Mais revenons vite fait à l’avant-course.
Je m’attendais pas à des miracles sur ce semi, clairement je n’ai pas eu pris le temps de le préparer mentalement. J’ai suivi mon plan du mieux que j’ai pu niveau entraînement mais je n’ai absolument pas pensé à ma course avant celle-ci, pas d’espace cerveau disponible pour cela ces derniers temps.
J’me suis laissée portée, en essayant d’y aller le plus détendue possible tout en sachant que 30 degrés étaient annoncés, qu’une heure avant le départ je dormais debout, que j’avais trop mangé la veille et pas assez le jour J, et que la seule projection mentale que j’en avais, c’est que ce serait compliqué, mais JOLI.
Semi-marathon Auray-Vannes, le départ.
C’est bien connu, en Bretagne il pleut que sur les cons, c’est donc naturellement qu’après 1 semaine à 15 degrés maxi on amorce le week-end de la course avec 29 degrés. #LOL.
Honnêtement je n’étais pas inquiète, juste particulièrement fatiguée, mais je suis fatiguée chronique ces dernières semaines donc rien de bien perturbant.
J’avais prévu mon camelbak, du sucre, ma casquette, et je m’étais dit que je m’adapterai. Je suis assez sereine, entre l’organisation des ravito et des épongeages, on a des « haltes » possibles tous les 2 / 3 km, de quoi rythmer le parcours gentiment et faire oublier les difficultés
Un début de course rassurant

13h le départ de ce 45ème semi-marathon Auray-Vannes est donné. On commence par une jolie montée qui donne le ton sur ce qui nous attend. Sortie d’Auray direction le Bono, jolie ambiance en début de parcours avec pas mal de monde pour encourager cette masse joyeusement partie pour crever sous le soleil pendant 21 bornes, à l’heure où les gens normaux sont en famille autour d’un barbecue.
Les 5 premiers km passent assez rapidement, il fait chaud mais on tient une allure pas déconnante, on veille à boire régulièrement et on profite des jets d’eau gentiment mis à disposition par les riverains.
Le début de parcours est joli, on passe à travers champs en apercevant au loin la rivière du Bono avant d’arriver sur pont avec jolie vue sur le port, c’est sympa et ça motive malgré le soleil qui cogne bien et un parcours très peu ombragé.

La première vraie montée n’est pas si dingue, ça grimpe mais c’est pas la mort, on s’y attendait, c’est que la première des 3 difficultés annoncées, tout va bien.
10km, le début de la fin.
Je ne sais plus à partir de quand ça a commencé à déconner, rapidement j’ai senti que mon cardio faisait un peu n’importe quoi et que je peinais à trouver une allure agréable qui me permette de courir sans y penser.
J’ai su rester positive jusqu’au 10ème, pas trop négative jusqu’au 13ème, et puis clairement petit à petit, le négatif a pris le dessus.
La course passe, le parcours me semble assez monotone, de la départementale à travers champs, rien de bien fou qui puisse occuper l’esprit.
Les coureurs peinent, beaucoup de gens marchent, les ambulances commencent à défiler, j’essaye malgré tout de garder le cap et pense même trouver mon allure entre le 13eme et le 15eme jusqu’au moment où j’aperçois le point kilométrique et ce chrono particulièrement moisi qui laisse présager une fin de course looongue, looooongue, loooongue les amis.
6 km de la mort.
Sincèrement, du 15ème au 17ème, je me suis réellement demandée ce que je foutais là et quel était l’intérêt. Ma copine a tout tenté pour me motiver et m’aider à garder le cap mais je l’avoue, bien difficilement (genre même moi je m’auto gavais).
Étrangement, je n’ai pas vraiment vu les km défiler, ce n’était pas long, juste je ne trouvais aucun intérêt au fait d’être là. A la soif s’est ajoutée la faim, avec toujours en toile de fond ce cardio qui s’emballait à chaque pauvre changement de rythme, le soleil qui cognait et un parcours franchement pas terrible comparé à ce à quoi je m’attendais… Rien qui me motivait et aurait pu m’aider à apprécier ma course malgré les difficultés.
J’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, serré les dents jusqu’au 18ème, la fameuse côte du Vincin et l’entrée dans Vannes, puis le 19ème, le retour à la civilisation avec la masse de spectateurs qui encourage et la perspective qu’enfin, ce sera bientôt terminé.
Frayeur de fin de parcours et solidarité.
Ce sera sans compter sur une petit frayeur au 20ème puisque j’ai bien senti mes forces me quitter, le mal de crâne qui monte, la difficulté à marcher mais le soutien précieux de ma binôme et de la tortue warrior de l’asso Ca Roule Pour Lulu qui m’a réhydratée et portée de ses encouragements jusqu’à la ligne d’arrivée.

Auray – Vannes, la course de l’enfer ?
En fait, j’étais pas vraiment dedans je pense, sûrement parce mal préparée mentalement et clairement fatiguée de ce rythme de rentrée que je peine à reprendre.
J’admets qu’au delà de la chaleur qui ne m’a finalement pas dérangée tant que ça, j’ai surtout payé une mauvaise gestion de l’horaire de course et de l’alimentation / hydratation couplé à une déception du parcours qui ne m’a pas permis de trouver une source positive à laquelle me raccrocher.
Malgré un chrono plus que moisi, je suis contente de cette course qui a eu le mérite de me pousser dans mes retranchements et me réinterroger sur mes objectifs et mes priorités.
Un semi difficile ?
La difficulté réside clairement dans l’horaire de départ et les températures qui peuvent grimper à cette période de l’année, associés à quelques montées assez costauds.
Les 5 premiers km sont assez sympas, ensuite on est sur de la départementale à travers champs, honnêtement rien de bien foufou. En revanche, on peut compter sur l’ambiance, le parcours est assez animé par les riverains et quelques groupes musicaux, et les ravito / épongeages rythment les km (perso, les micro pauses toutes les 2/3 bornes me saoulent un peu mais c’est vraiment du ressenti propre à chacun).
L’organisation est bien huilée, les bénévoles présents, la remise des dossards se fait vite (l’orga est très pointilleuse sur la pièce d’identité et l’impression du bon de retrait, ce que perso je trouve dommage niveau gestion des déchets).
En revanche, pour les ravito, mieux vaut ne pas être en fin de peloton, surtout côté sucres et fruits secs : nous sommes passées de peu à côté de la pénurie sur les derniers ravitaillements.
Je suis contente de ma course, contente de la symbolique d’avoir relié Auray à Vannes et couru dans mon fief mais très franchement, l’an prochain pour mon semi de rentrée, j’irai plutôt tester Cancale St Malo :)
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