Je sais, on dit pas propreté, on dit continence, mais j’ai pas envie de jouer sur les mots. Alors ça sera propreté pour ce billet.
Mea culpa.
Bref. L’acquisition de la propreté pour la Micro-Fille, j’en rêve depuis des mois.
Oui, parce que j’avais caressé l’idée qu’elle entre à l’école en septembre dernier.
Puis en janvier de cette année.
Pour plein de raisons. Je la sentais « prête » à aller à l’école, elle avait presque 3 ans (puis 3 ans vraiment en janvier), je me disais qu’avoir des petits copains de son âge lui ferait du bien, qu’elle serait avec son frère, qu’elle ferait des tas d’activités sympas, et surtout, je trouvais que la possibilité d’intégrer une classe de toute petite section était une belle opportunité.
C’était plié, elle était inscrite et tout et tout. Elle connaît l’école puisqu’on y va 2 fois par jour pour déposer et récupérer ses frère et sœur, elle avait même fait connaissance avec la future maîtresse et visité la classe, bref… On était prêts.
On attendait qu’un truc : la propreté. Condition sine qua none pour l’entrée à l’école évidemment.
Sauf que, la demoiselle était pas forcément de notre avis.
La propreté, sérieux, rien à cirer. Les couches, c’est cool, pourquoi donc les enlever ?
On a un peu tout tenté.
L’été dernier, on s’est dit, c’est l’été, on va profiter pour la faire vivre cul nu.
Échec cuisant je te le dis. Pipi sur mon parquet, dans mon canapé, sur ses jouets, mais jamais dans le pot.
J’ai rapidement laissé tomber, estimant qu’elle était encore petite et qu’elle était peut être simplement pas physiologiquement prête pour ça. Tant pis pour l’école à la rentrée de septembre, on verra en janvier.
En septembre, je l’ai donc gardée.
Avec ses couches.
Je l’ai vue évoluer au fil des mois. Grandir. Approcher vraiment des 3 ans.
J’ai vu ses réflexions évoluer aussi.
« Et le pot ? »
« Ah non, moi je suis trop petite pour ça ».« On le fait où le pipi ? »
« A la couche ! Moi je vais pas à l’école comme ça ».
Le message était plutôt clair. La demoiselle avait bien tout compris.
Pot = école = j’ai pas envie.
J’avoue, ça m’a un peu dépitée.
Je reconnais que JE trouve le temps long avec elle à la maison. C’est une troisième, rapprochée de ses aînés, elle bénéficie donc au quotidien de tous leurs apprentissages : elle est à l’aise pour s’exprimer, elle connaît l’alphabet, elle compte, elle s’intègre facilement avec les autres enfants, notamment quand on va au square après l’école le soir.
Elle attend de moi que je joue avec elle non stop, que je discute non stop, elle passe ses journées à me réclamer d’aller chercher ses frère et soeur à l’école parce que clairement, je pense qu’elle atteint un moment où elle s’ennuie à la maison.
L’idée qu’elle puisse entrer à l’école me faisait un peu sauter de joie donc, très égoïstement je l’admets (et un peu pour elle aussi quand même, déconnons pas).
Mais en janvier, force a été de constater que la propreté, c’était toujours pas ça. Elle avait clairement pas envie.
Elle était capable de te dire qu’elle avait envie de faire pipi ou caca, mais se barrait en courant dès qu’on lui proposait le pot.
On a essayé les toilettes de grand, le réducteur, le « t’es grande », le « tu seras plus à l’aise », les couches culotte etc etc… Que dalle. Rien n’y a fait.
Jusqu’aux dernières vacances.
Elle commençait depuis quelques semaines à virer sa coucher d’elle même en journée et aller sur le pot. On la félicitait, sans en faire non plus toute une affaire d’état, je sais d’expérience que « plus tu pointes l’importance de l’enjeu, plus il devient un moyen de pression ».
Du coup j’ai laissé faire le truc, et au final on en est arrivés à totalement arrêter les couches la journée puisqu’elle les retirait systématiquement pour aller sur le pot.
J’ai donc commencé à introduire la notion de « pipi obligé », j’entends par là le « passe aux toilettes avant de sortir ou avant d’aller te coucher ». Élan de folie, on a tenté les 2 heures de voiture sans couche (et sans accroc), puis le square sans couche, et j’ai jubilé quand elle venue me demander de l’accompagner faire pipi.
Deux semaines plus tard, lasse de retrouver les couches post sieste totalement sèches (et de les balancer quand même parce que bon, au cas où), on les a enlevées là aussi.
Elle a acquiescé.
Joie dans mon body. Fierté. Soulagement.
Et confirmation de ce que je savais déjà mais que je préférais ignorer de manière assez égoïste : y’a des trucs qu’on peut pas décider pour nos mômes. C’est leur corps, leur rythme, eux qui décident, qui se sentent ou qui se sentent pas. C’est comme faire les vitres et monter les escaliers 20 fois pour provoquer l’accouchement, si c’est pas le moment c’est pas le moment.
Je garde encore la couche la nuit mais à mon avis, pour rien, et plus pour longtemps.
Une page qui se tourne, tu vois.
A priori, les couches ici, c’est terminé. Finex. Basta.
Et pour toujours, puisque l’ère des bébés est définitivement derrière moi.
Autant dire qu’après 7 ans à changer des couches qui puent, ça fait à la fois du bien, et à la fois un peu chelou.
Ca y est, je n’ai plus que des grands. A la rentrée, mes 3 mômes seront scolarisés.
Une page entière se tournera.
En attendant, l’acquisition de la propreté, ça reste l’arnaque du siècle, chers parents.
Parce qu’au lieu de changer 3 couches par jour, tu passes ta vie à essuyer 3 gouttes de pipi toutes les 10 minutes à longueur de journée, juste pour que le môme ait la fierté de hurler « mamaaan j’ai fait pipi au poooooot ».
Faites des gosses, qu’ils disaient.
Bravo à ta micro-fille et vive la rentrée prochaine !!
Virginie
Je prends note pour quand l’heure sera venue avec Gabriel. Bon, j’ai du temps, il aura un an dimanche seulement.
Comme quoi, ils décident nos enfants !