Ma Maxi-Fille est chez sa mamie depuis deux semaines. Je ne vais pas mentir, on souffle, on respire, d’autant qu’apparemment, pour ma Maman qui la garde, c’est l’enfer au quotidien.
Avec elle, c’est toujours la même histoire. Soit tu dis oui à tout ce qu’elle demande et tout va bien, soit tu as le malheur de la faire attendre ou pire, de lui dire non, et tu pars pour un scandale de plusieurs heures durant.
Au menu : cris, crises, elle frappe, pince, balance ses jouets et te balance à la tête des tas de gentillesses que jamais tu n’aurais osé prononcer chez toi même à 14 ans.
Ma mère est à bout. Ma grand-mère est à bout. JE suis à bout, même à distance, j’avoue.
J’ai peur de son retour, j’ai peur autant que j’ai hâte qu’elle rentre, hâte de la serrer dans mes bras.
Difficile ou pas, elle reste ma fille, et trois semaines, ça reste long pour une maman.
A notre arrivée en province, j’ai commencé à me poser des questions.
Décidément, son comportement est vraiment trop. Too much, excessif, dans tout. Elle est en recherche de conflit permanent, elle ne vit qu’à travers ça. C’est fou. Même quand tu lui dis oui elle trouve un prétexte pour criser.
Autant te dire que nous sommes désarmés, épuisés, désarçonnés, perdus. On ne sait plus vraiment comment s’y prendre. La douceur ne fonctionne pas, la contention par le câlin non plus, pas plus que les discussions, les cris ou les punitions.
Sa force est là où est notre faiblesse : elle n’a aucune limite là où nous avons celles de la fatigue et de la patience dont les ressources ne sont malheureusement pas inépuisables.
J’ai creusé sur le web. J’ai mis bout à bout tous ces petits trucs qui font d’elle, finalement, une enfant pas comme les autres. Une ado dans un corps de 6 ans.
J’ai commencé à me pencher sur les troubles du comportement, sur les pathologies qui pourraient relever de tout ça.
Je suis tombée sur le site d’une association spécialisé dans le dépistage et l’accompagnement de la précocité.
Attention attention, je ne suis pas en train de dire que ma môme est une surdouée. Du tout. On parle d’ailleurs désormais d’enfants à haut potentiel plutôt que d’enfants précoces, et c’est très différent.
Non, ma fille de 6 ans et demi ne résout pas d’équation du second degré. Non, elle ne lit pas encore tout à fait. Non, elle n’est pas passionnée par l’univers ou les météorites.
Non, rien de tout ça.
Elle est plutôt du genre qui ne tient pas en place. Un esprit vif qui se lasse d’une activité en 10 minutes et passe à autre chose en 2 secondes chrono. Elle est très terre à terre, pose des questions pertinentes sur des sujets qui ne devraient pas autant la travailler à cet âge là : le développement de l’embryon dans le ventre de la maman, la maladie, la mort, la réincarnation…
Elle ne sait pas se contenir, elle est explosive, plutôt incapable de gérer ses émotions, dépassée par ses émotions même. Elle est comme une autre lorsqu’elle est en crise, comme hors d’elle-même, comme si un démon sortait de son corps pour nous hurler dessus.
Double Maxi-Fille
Mais elle est aussi ultra sensible, intéressée par tout, assoiffée d’apprentissage, grande adepte des pourquoi mais aussi en constant besoin d’être rassurée, entourée, encouragée. Elle fait preuve d’une perspicacité et d’une répartie presque aussi développées que la mienne, sauf que j’ai 31 ans et elle 6 et demi.
Autant de signes qui m’ont fait douter et contacter une association spécialisée, l’ANPEIP Bretagne, qui m’a écoutée, conseillée et finalement orientée vers un psychologue spécialisé dans les enfants présentant des troubles de comportement liés à la précocité.
Le Graal (avec un peu d’appréhension quand même)
Enfin, une oreille attentive, enfin une structure qui me prend en compte sans me faire passer pour une mère dépassée qui cherche n’importe quel prétexte pour justifier son impuissance.
Nous voilà donc parties à la rencontre de ce psychologue censé nous sauver la vie.
J’appréhendais beaucoup le premier rendez-vous, je le reconnais.
Des psy, on en a vu pléthore jusqu’ici et ça n’a jamais rien donné.
Et puis je suis tombée sur LA perle. Un psy différent, une approche différente.
Un cabinet kid friendly, une ambiance bon enfant. Un interlocuteur d’à peu près mon âge, qui s’exprime à la cool et cerne très rapidement les éventuels loupés ayant pu mener à une telle instabilité émotionnelle chez mon enfant.
On décide de passer un premier test, en 4 à 5 séances, avant une séance de bilan final qui durera 1 heure et demi.
Avec l’arrivée des vacances, nous avons remis le début de prise en charge à septembre, et j’admets que j’en attends énormément.
Avoir enfin des réponses, poser des mots, trouver ce qui cloche, qu’il s’agisse ou non de précocité.
Retrouver ma petite fille rieuse et notre complicité.
Réussir à nouveau à savourer sa présence et à apprécier sa compagnie.
Le chemin est encore long, mais ses débuts sont prometteurs, et j’attends énormément des mois à venir, pour elle, pour moi, pour notre relation.
Bonjour, ce n’est pas plutôt un trouble d’enfant hyper actif ? En tout cas courage. bonne journée
Peut être oui j’y pense aussi… A voir ce qu’en dit le psy.. Merci à vous belle journée !
Bonjour,
Vous avez certainement raison !
Nous rencontrons des difficultés avec notre aîné (qui aura 12 ans en décembre) qui a grandi dans l’ombre de sa sœur cadette qui a sauté une classe, qui a su faire certaines choses avant lui. Elle le stresse car elle sait faire les choses plus rapidement que lui, a une mémoire d’éléphant et ne rate pas une occasion de le rabaisser, malgré nos interventions pour qu’elle n’agisse pas comme cela. Ce qui est très négatif pour lui car il angoisse facilement, est anxieux, émotif, sensible…
Depuis quelques mois, il est très agressif, se met en colère facilement a un comportement qui ressemble à celui de votre aînée. Nous pensions que c’était dû aux violences subies en classe, en primaire. Au début de son changement d’école (du coup, ses sœurs n’étaient plus avec lui donc il respirait !), on trouvait qu’il était mieux. Mais, l’an dernier, en 6è, peu à peu, ses colères ont resurgi dès qu’on lui dit « non » ou qu’on le contrarie. Dernièrement, un papa m’a dit : « Avez-vous pensé à le faire tester ? Mon fils vient d’être diagnostiqué à haut potentiel. Cela ne résout pas les problèmes mais cela permet de l’appréhender différemment, de mieux comprendre son comportement. » En vous lisant, je me dis que, finalement, c’est peut-être le cas de notre fils. Ses deux jeunes sœurs ont sauté une classe. la plus âgée (10 ans) a été diagnostiquée à haut potentiel. Et, comme il n’est pas rare que plusieurs enfants d’une même fratrie soient concernés, je me dis de plus en plus, comme vous, que mon fils est peut-être comme cela.
Bon courage !
Bien cordialement.
Bonjour,
Voici le lien d’un livre qui pourra peut-être vous aider :
http://img.over-blog-kiwi.com/1/40/66/69/20160728/ob_e7fb36_les-tribulations-d-un-petit-zebre.jpg
Bien cordialement.