J’avoue tout, jusqu’ici, je n’avais profité de ma Bretagne que via ses plages, ses vieilles pierres et ses sentiers côtiers.
Je n’avais jamais fait de pêche à pied, enfin en tout cas, pas « officiellement« .
Ramasser une ou deux coques dans le sable à marée montante, oui, mais pas d’expédition pêche à pied à proprement parler.
Et puis je suis partie en week-end en Charente-Maritime, et j’ai découvert la pêche à pied accompagnée d’une guide passionnée.
Et… J’ai adoré !
Du coup, j’ai voulu remettre ça lors de notre échappée du week-end en Morbihan, bien décidée à partager ça avec les enfants.
Jeudi matin, première heure, nous voilà donc en quête de couteaux à palourdes et de bottes, évidemment.
Les mômes sont surexcités, moi aussi, c’est marée basse, ça tombe bien.
On choisit un petit bout de plage désert (et heureusement…), et on y va gaiement.
Enfin, gaiement, ça dépend pour qui.
Mon Mini-Fils, petit précieux, n’aime pas les algues. Du tout du tout.
A peine arrivé sur la plage, j’ai donc droit au « mamaaaan non y’a des algueeees ».
« Euh oui chéri, mais c’pas grave t’as des bottes. »
« Non mais j’veux pas marcher dans les algueeees ».
Wokay. Ca commence bien.
Après de rudes négociations et des détours hallucinants, j’arrive à le faire avancer un peu. La Micro-Fille elle, se fiche bien des algues.
Elle avance fièrement… Dans la VASE !
« Oh maman regarde !!!! »
« Oui, quoi donc ? »
« J’ai trouvé un coquillageeee »
« Génial ma puce, bravo ».
Et là, que vois-je… Ma Micro-Fille et son short BLANC, assise dans la vase à discuter avec son coquillage. Merveilleux.
Moment de solitude ultime lorsque, alors que je m’empresse d’aller la rechercher, elle se met à courir et… Perd sa botte qui reste coincée dans la vase tandis qu’elle continue de courir à cloche pied, noircie de vase jusqu’au bidon.
Le Mini-Fils, lui, se marre comme une baleine depuis le haut de la plage, qu’il a finalement regagnée parce que non, vraiment, y’a trop d’algues.
Il aura encore de quoi rire quand, moi aussi, une Micro-Fille crado dans les bras, je resterai coincée dans la vase et finirai donc à pieds nus, de la vase qui pue jusqu’aux genoux, avec une mer basse et bien bien lointaine qui ne permet même pas d’envisager aller se nettoyer ne serait-ce qu’un tout petit peu.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, tant pis pour ma robe désormais ruinée, tant pis pour le short blanc devenu vert, tant pis pour les pieds crado, je remonte mon grand bébé sur la plage en me disant que, vraiment, on n’est pas doués. De vrais parisiens débarqués en habits du dimanche pour aller pêcher à pied, sur une partie de plage pas vraiment faite pour ça.
Pendant ce temps là, le soleil cogne (oui oui, en Bretagne). J’ai bien tartiné les mômes de crème solaire, mais moi, je suis une warrior, pas besoin, ça doit pas taper tant que ça.
Sauf que.
Je te rappelle que je suis hyper crado, ma môme aussi, et qu’accessoirement je dois conduire pour rentrer à la maison. Inenvisageable de remonter en voiture dans cet état, impossible d’espérer remettre une paire de pompes sans la ruiner – et en plus, la vase, ça PUE ! -.
On attend donc que la mer remonte un peu, les mômes occupés à jouer sur le sable, et moi qui tente de trouver quelques coques quand même – on est un peu venus pour ça je te rappelle -.
40 minutes plus tard, l’eau est enfin là. On se rince comme on peut, on ramasse notre bin’s et on tente d’être le plus propre possible pour remonter en voiture, la Micro-Fille finit donc à moitié à poil pendant que son frère se marre, encore et toujours.
Enfin installés dans la voiture restée en plein soleil, je m’aperçois que ça picote sévère sur mes épaules et dans mon dos.
Ah bha ouais. Il est quasi 13 heures, on est là depuis 11 heures 15, autant te dire que le soleil ne m’a pas évitée.
Fin de pêche à pied, passage obligatoire en pharmacie pour acheter Biafine, lait après solaire et du même coup, crème protectrice – la prochaine fois, je prévoirai... -, mômes qui s’endorment sans avoir mangé et bien sûr juste avant que l’on arrive à l’appart’, 0 coque dans les seaux, lessive et douche obligatoires, fin de matinée à 14h30, repas décalé, sieste aussi, après-midi paumée.
C’était pas vraiment comme ça que j’imaginais notre première pêche à pied.
Note à moi-même :
Prévoir des fringues qui ne craignent pas d’être ruinées
Choisir une plage avec un chouilla moins de vase
Penser à la crème solaire
Prévoir une bouteille d’eau pour éviter de se retrouver comme une nouille à attendre que la marée remonte
Bref. On a fait les touristes sur ce coup là.
Un grand moment de solitude qui finalement me fait rire, même que le short de la Micro-Fille est redevenu blanc.
Merci pour cet article qui m’a fait sourire (désolée, mais de bon coeur vraiment !), et qui résume pour moi tout le défi de la parentalité : l’imprévu, l’imprévisible, ou le prévisible-qu’on-aurait-pu-prévoir-mais-qu’o- n’a-pas-prévu… C’est vrai qu’être parent c’est ça, et moi je le vois ainsi : OK t’as attrapé un coup de soleil, mais au final, t’as géré. Il faut se féliciter un peu de tout ce management quotidien qu’on assume en tant que maman. Parce que b….. c’est pas facile tous les jours ! Et au moins t’as essayé de partager ton enthousiasme, c’est beau ça ! En plus, t’as rapporté une très, très belle photo de ta Micro-fille.
Il était là pour ça mdr ;)