Je ne suis pas une vraie Parisienne. Non, je ne suis pas née à Paris, mais en province.
Mais j’y ai vécu à 2 reprise, d’abord dans Paris intra-muros pendant mes années étudiantes, quartier Nation, 12ème arrondissement, super souvenirs d’étudiante insouciante qui goûtait à la vie de bohème parisienne.
Et puis en toute proche banlieue, plus récemment, pendant 4 ans, jusqu’en mai dernier.
Avant de partir vivre à Paris, j’étais bourrée d’à priori sur les Parisiens. Lorsque je suis arrivée là avec mes sacs sur le dos en quête d’un appart’ qui me coûterait pas un rein (merci la colocation !), je me suis dit que tous ces gens étaient dingues de courir sans cesse partout. Je trouvais presque du charme à l’odeur caractéristique des quais du métro parisien – mélange de ferraille chaude et de… puanteurs en tous genre -. Je trouvais les carrelages des murs du métro cro mignon. J’étais fière de monter tous les escaliers de la butte Montmartre (et de redescendre par le téléphérique).
Et puis le temps a passé. Je suis devenue une vraie parisienne – enfin vraie convertie quoi -. Un peu bourgeoise bohème, toujours pressée, à monter les escalators 4 à 4 pour courir après un métro bondé, à marcher dans du vomi collée à un pervers sur la ligne 13 à 7 heures le matin, à me blaser devant la Tour Eiffel… Bha quoi, c’est qu’un tas de ferraille, y’a quand même franchement moins attrape cons à voir à Paris.
Bref.
Et donc là, je suis de retour en province.
J’ai posé mes valises, mes gosses et 50 mètres cubes de mobilier dans un grand appart’ en centre ville Rennais, autant dire, dans une « grande ville », il paraît. C’est quand même la capitale de la Bretonnie, faut pas déconner.
Depuis, telle une novice, je re découvre la vie provinciale. Et autant dire qu’il y a un gap énorme entre vivre à Paris et vivre en province, vraiment.
Alors, Parisiens / Provinciaux… Clichés & Réalités !
Parisiens versus Provinciaux… Au volant :
On a tous déjà entendu dire au moins une fois que les parisiens ne savaient pas rouler.
Hé bien NON. Z’avez tout faux mes amis. Les boulets du volant, ce sont les provinciaux. J’irai pas jusqu’à dire les bretons, mais bon, je pourrais.
Clignotant en option, une plombe pour démarrer au feu vert, spécialistes du roulage au milieu des voies… La province, c’est l’enfer automobile. Alors oui, à Paris, on klaxonne à tout va (on est pressés vous savez), mais au moins, on indique nos changements de direction, et on est prêts à démarrer dès que le petit bonhomme des piétons passe au rouge. Et puis, on a nos petits codes qui facilitent la vie, tu serres à gauche pour laisser passer les 2 roues, et tu appliques la règle « une voiture sur deux » sur les voies d’insertion.
Easy non ?
Paris : 1 / Province : 0
Parisiens VS Provinciaux… Dans les transports en commun
Le parisien est pressé. Toujours pressé. Même quand il a pas RDV, qu’il va nulle part, qu’il n’a aucune contrainte de temps. Le parisien court, tout le temps – mais j’y reviendrai -.
Dans les transports, c’est pareil. Le parisien court après le métro, dévale 4 à 4 les escaliers, pousse les satanées mère de famille qui osent se balader avec des mouflets aux heures de pointe, tape un sprint quand il entend le fameux « biiiiip » qui indique la fermeture des portes, et pousse le bétail déjà accolé à la vitre pour pas attendre 3 minutes de plus le prochain métro.
Reconnaissons le : le parisien dans les transports est souvent incivilisé.
Le provincial, lui, prend son temps. Y’a un métro toutes les 3 minutes, à quoi bon se presser. Le provincial t’aide à monter et descendre ta poussette quand il le faut. Il te laisse sa place quand tu voyages avec des enfants. Le provincial attend le prochain métro si le sien est déjà bondé. Le provincial est juste civilisé.
Paris : 0 / Province : 1
Paris VS province : les transports en commun
Non, je ne radote pas. Là, je ne te parle pas des gens, mais des infrastructures de transports en commun.
Le métro parisien (et le RER aussi) pue la crasse et l’urine. Le sol est jonché de tâches douteuses, les gens se bousculent et te poussent contre les murs crados, y’a toujours un mec pour s’essuyer les pieds sur les sièges, et souvent un accordéoniste hasardeux qui te pète les tympans. Je passe sur les mecs qui profitent de l’ambiance bétaillère pour te faire les poches et te délester de ton précieux téléphone à 1000 euros.
Le métro Rennais (et celui de Lille, et de Lyon aussi d’ailleurs), est PROPRE. Ouais. Propre. Le sol est propre, les murs sont propres, les escalators sont fonctionnels, il y a des ascenseurs dans toutes les stations. Les rames sont récentes et spacieuses, les quais sont sécurisés, ça sent pas le rat pourri, les gens sont sereins et l’ambiance aussi.
Paris : 0 / Province : 1
Paris VS Province : Le stress…
Le parisien est, de nature, stressé. Tout le temps, pour tout. D’ailleurs des fois même si tu lui demandes pourquoi il court il te dira qu’il sait pas. Il court dans les transports, dans les supermarchés, souffle d’impatience derrière la mamie qui prend tout le trottoir et lui fait perdre son précieux temps. Il court sur les trottoirs, il court après ses mômes au parc, il court en les déposant à l’école, bref. Le parisien est un marathonien qui s’ignore, en fait.
Le provincial lui, est Cooooool. Tout doux, tout doux. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. J’ai encore aujourd’hui droit aux regards ahuris des gens qui me prennent pour une dingue quand je marche aussi vite qu’eux courraient, quand je speede pour déposer mes mômes à l’école, quand je m’agace des gens qui n’avancent pas dans les supermarchés.
Le stress, l’angoisse, c’est une affaire de Parigo. Et le climat actuel n’aide en rien. Monte dans un métro parisien et observe les mines emplies de doutes, les gens qui se dévisagent, l’angoisse du colis suspect.
Chez nous, à Rennes, on lit le 20 minutes les écouteurs sur les oreilles, le smartphone à la main, sans même penser à regarder la tronche de son voisin.
Paris : 0 / Province : 1
Paris VS Province : La culture
Ouais. Fallait bien qu’on en parle. Paris, c’est la capitale mes amis. La capitale de tout, et de la culture aussi.
Alors oui, c’est indéniable, il y a des tonnes de joyaux à voir à Paris. Musées, monuments, lieux emblématiques, salles de concert mythiques et stades de foot mondialement connus, OK.
Mais la vérité, c’est que quand tu vis à Paris, tu connais davantage son réseau ferré souterrain que ses joyaux architecturaux.
Et puis, en province, on a des tas de joyaux aussi. Chez nous, en Bretagne, on a des monuments magnifiques en pierre, des maisons pittoresques, un littoral à tomber par terre, des musées et des villages classés.
La culture oui, mais pas qu’à Paris.
Paris / Province : Ex aequo.
Alors alors, Paris VS Province, qu’advient t’il de la guerre des clichés !?
Bon. Si l’on compte bien, on notera que dans mon cœur à moi, la Province gagne haut la main.
Tranquillité d’esprit, calme, espaces verts à gogo, transports en commun agréables et fonctionnels – nous, on n’a pas des heures de retard au taf dans l’année pour un incident technique ou un colis suspect -, la vie est plus douce dans les contrées provinciales, même dans ces grandes villes qui offrent le charme et la fonctionnalité de la ville sans le stress qui les accompagne à Paris.
Pour autant, Paris, j’aime toujours autant. Ses lumières, son caractère, ses quartiers riches en mixité… Paris oui, mais que pour visiter !
2 semaines en Charente-Maritime et pour l’instant les automobilistes n’ont pas l’air d’être des chauffards ils roulent à droite, youhouuu ! Bizarrement je vois beaucoup moins de voiture sans permis qu’en Ille et Vilaine. Coïncidence ? Je ne crois pas ;-)
Je crois que ça dépend des agglomérations. J’ai bossé 8 ans à Lyon et comment dire niveau bouchons, incivilité, glaçon à gogo, stress, et retards en tout genre des transports on est pas mal aussi. En revanche sur des villes plus petites là c’est le pied, la verdure a porté de main, la vie cool, et tranquille. Profites bien de ton retour en province