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6 décembre 2013 by Maëline

Non… J’t’aime pas… !

Au choix. Ca peut aussi être : « Mon frère je l’aime bien pas ».

On m’en avait dit des choses, quand j’ai annoncé la grossesse de Mini autour de moi. A l’époque où je suis tombée enceinte, Maxi avait 14 mois, à peine. Je terminais juste mon premier allaitement. Je recommençais à peine à dormir des nuits complètes.

Et puis cette deuxième grossesse a pointé le bout de son nez. J’ai eu droit à tout. Du « t’es folle » au « c’est super » en passant par le « et c’était désiré ? ».
J’ai eu droit au « c’est chouette, ils vont grandir ensemble, s’accompagner. Ils vont partager plein de trucs, les mêmes jeux, les mêmes centres d’intérêt… « . Et au « ça sera dur au début, vous allez être crevés, mais les premières années passées vous serez plus tranquilles ».
Aussi au « j’aurai jamais eu le courage de reprendre pour 2 ans de couches et de tétée ».

Mais jamais, jamais je n’ai eu droit au « ils ne vont pas s’aimer ».

Et pourtant.

Et moi, et nous dans tout ça ? Nous, en tant que parents, on s’imaginait pas. On s’est dit que l’on verrait. Que l’on  n’était pas les premiers, que d’autres les avaient encore plus rapprochés. On s’est dit que ça irait, qu’on avait encore l’habitude des nuits hachées, des couches à changer. On s’est dit que ça serait fun, de les voir se suivre de près.

Ouais. Mais non, enfin, pas tout à fait.

Pendant la grossesse, elle semblait contente, Maxi. Elle parlait au bébé, lui mettait de la crème, le caressait, le bisouillait. Elle parlait de son « tit fouère ». Elle a préparé le doudou, repeint le plafond de la chambre avec son père. Elle s’est tapée le livre « Le Ventre de Maman » des dizaines de fois sans broncher, en souriant même. On se disait qu’elle était contente. Qu’elle comprenait peut-être pas encore tout, mais qu’elle était contente quand même, du moins ça y ressemblait.

Puis il y a eu le grand jour, le débarquement, la naissance. Un coucher entre 2 contractions, un réveil en fanfare à 2h du mat’ pour dépôt express’ chez sa nounou qui allait la garder.
Je me souviens, je me revois… Hurler de douleur dans la voiture… Et me mettre à pleurer, pas à cause des contractions… Mais parce que j’avais dû laisser « mon bébé ».

La première vraie séparation d’avec Maxi. Pas juste une nuit. Ni une semaine. Un peu pour toujours. Un peu comme si je savais, qu’il y aurait un avant et un après. Pour tout avouer, ça me semble étrange de repenser à ce moment, de le revivre presque. Ça fait presque mal. Parce qu’à partir de là, tout a changé.
De Maman unique à Maman +2.
D’enfant unique, à grande soeur.
Fais-moi une place…

On est partis, pour la maternité. On est redevenus 2, pendant 3 heures à peu près. Comme des primo-parents. Tout seuls dans une salle de naissance, à attendre, à vivre l’arrivée du bébé. Puis un cri. Et le voilà. On est 3.
Il est tout petit, si petit. Tout nu. Tout beau. Ce flot d’émotions qui te submerge. Cette magie de la rencontre, de la naissance. Cette extase devant ce petit inconnu que tu aimes déjà tant. Voilà, de nouveau, tu es Maman.

Peu à peu tu réalises, tu redescends, tu penses à « la grande », et tu pleures. Parce qu’elle n’est pas là. Parce qu’elle te manque. Que tu voudrais lui parler, la serrer dans tes bras, la câliner. Ta petite. Ton bébé. Enfin, ton… Premier, bébé.
Ouais. Et ce petit là, tout petit, qui vient de débarquer.
Je me suis sentie comblée. Elle m’a manqué, mais j’étais comblée. De savoir que je les avais tous les 2, ces 2 merveilles, ces 2 bébés.

Le soir même, nous sommes rentrés tous les 3 à la maison. Première nuit, sans la Maxi, restée chez nounou. Elle avait eu une photo, des coups de fils. Un prénom. Qu’elle n’arrivait pas encore très bien à prononcer.
Et le lendemain, ils se sont rencontrés. Elle est rentrée. Il était au sein. J’étais perdue, devant ce tout petit qui avait besoin de téter, et ELLE, qu’il me semblait ne pas avoir vue depuis une éternité.
J’ai donné Mini à son père, me suis jetée sur mon aînée.

Elle l’a trouvé beau, son fouère. Elle semblait contente, et plutôt fière.
Elle s’en est occupée. Elle a compris. Elle s’est investie. Notre relation a changé. D’exclusive elle est passée à partagée. J’ai appris à connaître mon bébé, à l’accepter, lui faire une place. Ça n’a pas été simple, au début.
Il a fallu une réflexion du Papa, comme une claque. Qui te dit que dès que la « grande » apparaît, tu te débarrasses du bébé. Ça m’a vexée. Mais c’était vrai.

On s’est cherchés, tous. Entre la fatigue, les nuits courtes, le terrible two de la grande, les difficultés de tétée du petit. Entre la reprise prématurée d’un boulot prenant et très éloigné, les 2 nourrices éclatées dans 2 quartiers opposés. Se retrouver le soir juste pour le bain et le repas, au lit et à demain.
On a trouvé un rythme, du moins on y a cru. On s’est habitués, avec cette Terrible Two qui s’affirmait et ce bébé qui grandissait.

Qui a commencé à gazouiller, puis à bouger. A jouer. A marcher. A parler. A s’affirmer.

Et plus il a avancé, plus elle l’a rejeté.

Elle l’a ignoré. Refusé de lui prêter ses jouets. Refusé qu’il en ait à lui. Refusé de devoir partager. L’espace, les parents, la voiture.

« J’veux pas de toi ».
« J’veux pas te voir ».
« Non, parle pas ».
« Arrête de tousser ».
« Maman, Mini tu vas le ranger dans ton ventre ».
« Maman, ce soir Mini il va rester chez la nounou ».
« Il est méchant mon frère ».

Et puis… « J’l’aime bien pas ».

JE T’AIME PAS.

On en est là. En fait on en a toujours été là. Depuis qu’elle sait s’exprimer correctement, dire vraiment ce qu’elle ressent. Depuis qu’il a commencé à prendre une vraie place, par ses mouvements, par ses envies à lui.
Et lui ?
Lui, il l’adore. Il lui court après. Demande sans cesse où elle est. Pleure quand elle l’envoie balader. Quand elle le pousse, quand elle le frappe. Quand elle lui fait faire des bêtises et nous appelle pour que l’on vienne constater.
Quand elle refuse un bisou. Quand elle lui dit qu’il est méchant. Quand elle lui dit qu’elle l’aime bien pas.


C’était pas vraiment comme ça qu’on l’imaginait, la relation de nos enfants rapprochés. Pas comme ça que je la voyais, la fraternité.
On les avait plutôt rêvés aimants, proches, complices, apprenant l’un de l’autre.
On n’avait pas envisagé, que ça puisse ne pas coller. On nous avait pas dit, que ça serait si compliqué, de les voir se déchirer.

Alors oui, peut être que ça finira par changer. Peut-être qu’ils arriveront, à se rapprocher.
Il y a quand même des fois, où elle nous dit « j’l’aime bien mon frère« . En fait, quand il est pas là.
Elle a peur quand il tombe, veut pas qu’il soit « cassé ».

C’est dur, d’être l’aînée. De voir son espace vital diminué, de devoir partager. Tout. Surtout ce que tu as de plus cher.
C’est dur, d’être le petit. D’être le dernier arrivé. De devoir s’approprier un territoire, se faire sa place, se faire accepter.
C’est dur, d’être parent. De devoir arbitrer. Jongler. Comprendre. Rassurer. Équilibrer. Réguler. L’amour inconditionnel, impossible à quantifier, encore un moins à comparer.

– C’est ça aussi, des enfants rapprochés. Et ça, personne me l’avait dit. Jamais. –

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Commentaires

  1. Lauréa dit

    6 décembre 2013 à 11:31

    Tu as réussi à l’écrire du coup cet article :p ( on en avait parlé à l’efluent ^^).
    En grandissant, ça s’arrangera sûrement :)

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  2. momoly dit

    6 décembre 2013 à 14:23

    ça fait vraiment du bien, en ce vendredi où je me pose plein de question de jeune femme, de te lire …

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    Répondre
    • Maëline dit

      8 décembre 2013 à 11:30

      C’est gentil… Si mes partages aident un peu… Je sais pourquoi je me donne autant dans ce blog ;) Courage pour cette période de doutes !

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      Répondre
  3. Aline S. dit

    18 décembre 2013 à 16:24

    Dur dur de les voir comme ça alors qu’on aimerait qu’ils soient proches et complices… A revoir quand ils seront grands ;-)

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Maëline

 


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Maman trentenaire (+1) de 3 môme de 7, 5 et 3 ans, marraine comblée d'un p'tit d'octobre 2016, accro au running, au shopping et aux mojitos, passionnée de geekeries en tous genre et de photo, gourmande irrécupérable, pratiquant la ronronthérapie intensément... Ex-parisienne de retour dans sa terre bretonne, néo-Rennaise, breizh dans l'âme.
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