Je fais partie de ces gens qui ne savent pas s’arrêter.
Lorsque j’ai créé ce blog, je me suis astreinte à publier au moins 3 articles par semaine, et souvent bien plus, pendant 4 ans.
Lorsque je passe du temps avec les kids les mercredis ou pendant les vacances, je fais en sorte de les faire bouger tous les jours, je veux qu’ils emmagasinent un maximum de souvenirs de ces moments passés avec moi.
Quand j’ai commencé à courir, je me suis tenue à mes 3 sorties par semaine, même quand je manquais de temps, même quand je n’en avais pas envie, même quand il faisait moche.
D’ailleurs, je me suis inscrite en salle de sport en début d’année et j’y passe beaucoup trop de temps.
Et puis j’ai repris le boulot aussi.
Et là aussi, j’ai tendance à beaucoup m’investir. Peut-être trop.
Bref. Je ne compte pas mes heures, je fais de longues journées. Trop longues sûrement, surtout aux yeux de mes enfants.
Et puis la môme a chopé la grippe.
Elle a passé le week-end au fond de son lit avec de la fièvre et une toux de folie.
Lundi matin, voyant qu’à 7h10 elle n’était toujours pas sortie de son lit, je me suis infiltrée dans sa chambre et ai posé la main sur son front.
J’aurais pu y faire cuire un oeuf vous voyez. Il allait de soi que pour l’école c’était no-way.
Le mari ne pouvait pas s’absenter, et de toute façon on a un accord tacite lui et moi : il prend les gastro, je prends le reste.
J’ai donc mis un terme à la phase ravalement de façade pour aller me prendre tranquillement un deuxième café, puis j’ai annoncé à ma boss que je ne serai pas de la partie pour ce lundi.
La môme s’est tirée du lit à 8h la bouche en cœur pour découvrir qu’elle restait à la maison avec môman, pousser un cri de joie et retourner se coucher.
Et donc voilà. J’en ai pris pour 3 jours enfant malade, au moins, 5 si elle se remet plus lentement.
Et vous savez-quoi, moi qui ai du mal à me mettre sur pause : je savoure les amis.
Je kiffe ces journées. Cette pause forcée me fait le plus grand bien.
Je me surprend à prendre le temps. A veiller sur ma môme tranquillement. A cuisiner des trucs chouettes pour le goûter.
Aller récupérer les grands à la sortie des classes au lieu de les laisser aller en garderie. Prendre le goûter tous ensemble à la maison. Préparer la pâte à crêpes à 8 mains.
Le matin, j’ai le temps de les préparer, sans pression, sans speeder.
En journée, je discute avec ma grande, je lui fais des blagues moisies auxquelles elle rigole même plus.
J’aime bien ce rythme. On chill. On profite.
Je ne me souviens pas d’avoir pris le temps. De ne pas avoir couru pour aller les rechercher, de ne pas les avoir pressés sur le chemin ou le matin pour se préparer.
D’avoir partagé avec eux un goûter autour duquel chacun se raconte sa journée.
Ces derniers temps, je ne les retrouve le soir que peu de temps avant qu’ils aillent se coucher. Je ne les vois le matin qu’en coup de vent.
La vie va trop vite, et même si j’aime ça, je sais bien que dans les yeux d’enfants, c’est parfois compliqué.
D’ailleurs, ma môme a su me dire que « ça tombe bien que je sois malade maman, au moins tu restes à la maison ».
Bref.
Je prends ces quelques jours avec eux comme une pause à savourer.
J’ai réussi à déconnecter de mes dossiers, j’ai complètement zappé ma boîte mail pro et presque oublié ma salle de sport. Je savoure ces petits et grands moments à la cool avec mes petits.
Comme quand j’étais avec eux tout le temps l’an dernier, mais en mieux.
En mieux parce que ce n’est plus habituel, et que je n’ai plus cette sensation de routine qui finit par peser.
Cette fois, ce ne sont que quelques jours, c’est une bulle, un sas. Ce n’est pas tous les jours, et cela permet de garder d’en mesurer l’importance, de se souvenir que ces moments sont précieux. De ne pas verser dans l’habitude, de prendre du plaisir dans tout, même dans les petites disputes de fratrie, même dans les débats interminables pour mettre un manteau.
Tu as tellement raison… Quand on est à la maison, on les savoure de moins en moins ces moments… Alors, tu as bien fait de profiter à fond. Pour mieux y retourner !
Virginie