Achetez leur des fleurs ou du parfum. Profitez de ce jour glorieux pour faire le plein de lessive liquide, elle est en promo.
Souhaitez leur bonne fête, profitez de ce jour pour rattraper la saint Valentin d’il y a 3 semaines, quand elle a dit « oh j’veux rien c’est commercial » et que vous l’avez crue. Depuis elle vous fait la gueule parce que vous lui avez rien acheter, alors y allez-y, rattraper vous, c’est aujourd’hui ou jamais.
La fête des femmes, que demander de mieux
Fêtez là, la femme. Faites lui sa fête même, elle le mérite bien une fois dans l’année. Un jour sur 365, ni plus, ni moins. Point trop d’honneur, faut pas déconner.
Bon. Stop. Arrêtons les conneries.
Hommes, femmes, directeurs de magasins, community managers, responsable du marketing, par pitié, ne faites pas ça.
N’envahissez pas nos boites mails ni le feed de nos réseaux sociaux de pubs douteuses pour « la journée de la femme ». Pas encore en 2019, sérieusement, vous le savez maintenant. Vous valez mieux que ça.La femme s’en tamponne de la promo incroyable sur le paic citron. A peu près autant que de la sorti du dernier aspirateur robot.
On fête pas les femmes les gars, elles ont pas besoin de ça. On prend une journée pour porter attention sur leurs droits, à défaut de le faire au quotidien
Journée internationale du droit des femmes.
C’est sensiblement différent.
C’est loin d’être une fête, c’est même sacrément dommage de devoir estampiller une journée sur le calendrier pour que le sujet attire un peu l’attention.
A l’origine, cette journée a été instaurée à l’initiative d’ouvrières pour permettre aux femmes d’accéder à de meilleures conditions de travail et d’obtenir le droit de voter. Rien à voir avec le code promo sur la lingerie affriolante, pas plus qu’avec les 10% de réduc’ sur le fer à repasser.
En criant à tout va « bonne fête à toutes les femmes », vous passez pour des idiots qui ont rien compris.
En proposant des opérations marketing à 2 balles, en récupérant l’événement maladroitement, vous entrez typiquement dans le contre-courant de ce qu’il faudrait faire un jour comme celui-ci.
Vous mettez le doigt sur le fait qu’on est encore très loin de l’égalité homme / femme, qu’en terme de droits on peut encore aller se rhabiller et que dans l’esprit de beaucoup, la nana ne trouve son utilité que dans une cuisine et n’a d’autres centres d’intérêts que des futilités
Mais c’est pas c’que vous voulez dire hein ? On est d’accord, vous n’oseriez pas.
Alors arrêtez avec vos gifs dégueulasses sur Facebook, vos « bonne fête », vos blagues grassouillettes en mode « et la journée de l’homme c’est quand ? ». Entre les deux, je sais pas trop ce qui m’exaspère le plus.
La nana toute heureuse que son mec lui ramène une rose ? « Bonne fête bobonne, t’auras ta p’tite fessée annuelle ce soir, le sol est bien propre c’est mérité ». Le mec macho et fier de l’être qui dit « vivement demain qu’on reprenne le pouvoir ahahah », ou son congénère gonflé à la testostérone qui hurle que la journée de l’homme c’est tous les jours de l’année

Sérieux. Arrêtez ça.
S’il vous plaît, arrêtez. Eduquez-vous. Éduquez vos enfants. On parle de droits. De droits fondamentaux, de toutes ces petites choses qui paraissent normales quand on en parle au masculin, mais extravagantes quand elles concernent une nana.
Cette journée n’a rien de dingue, elle appelle juste à œuvrer dans un objectif qui devrait être la normalité : considérer tous les êtres humains comme des êtres humains, indépendamment de leurs chromosomes ou de ce qui traîne ou pas dans leur pantalon.
Ce n’est pas être rabat-joie que de le rappeler et d’insister sur les mots. Ils ont un sens, ils sont importants.
Rangez vos fleurs, engagez plutôt votre énergie à regarder les femmes comme des personnes, à leur accorder les mêmes droits qu’à tout un chacun. Partout. Tout le temps. Même le reste de l’année.
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