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18 novembre 2020 by Maëline

Enfants de divorcés.

Leur dire.

Leur dire que c’est fini. Leur dire que je m’en vais. Leur dire que je brise leur famille, leur équilibre, que je révolutionne leur quotidien.

Leur dire ce qu’ils savent déjà depuis longtemps, mais qu’ils n’osent pas vraiment croire encore, avec leur âme d’enfant.

Les enfants, c’est fini. Maman a trouvé un autre travail, on va déménager.
Sans papa.


Papa et maman ne s’aiment plus.

On est malheureux tous les deux. Il est temps. Temps pour nous de redevenir heureux, même si c’est chacun de son côté.

Mais vous allez pas divorcer ?
Mais moi j’veux pas que vous vous séparez.


Larmes, cris. Incrédulité. Tentatives de négociation.

Mais nous on veut pas. Mais maman ça va s’arranger. T’inquiète papa il va mieux parler, il peut faire des efforts, c’est sûr. Mais moi j’veux pas quitter mes copains. J’veux rester dans mon école. Moi j’veux pas que vous vous séparez. J’veux vivre avec toi et avec papa.

Tu le savais, que ce serait un déchirement. Tu t’y étais préparée, enfin… Tu croyais.

Et finalement t’es là, comme une conne, à pas savoir quoi faire ni quoi dire d’autre que « c’est mieux comme ça ». Tu te prends la tristesse, la détresse, l’angoisse dans la figure et tu sais pas comment tu dois gérer ça.

Est-ce que ça se gère d’abord, ça !?

Tu sais que c’est ta faute. T’as beau te persuader qu’un couple qui meurt, c’est deux êtres qui se sont ratés, qu’on est rarement seul à s’être planté, n’empêche que c’est toi qui pars. Toi qui chamboule tout. Toi qui les mets dans cette détresse à laquelle tu sais même pas quoi répondre, finalement.

T’as l’air bien con là, tiens. Au milieu de ce salon qui est déjà plus vraiment le tien. Face à ces trois mômes que t’as mis au monde et que tu fais pleurer.

Tu les regardes comme une idiote et tu trouves pas les mots. Tu sors des trucs débiles, des « mais si vous verrez, ça va aller », « c’est mieux comme ça ».

Tu parles, qu’est ce qu’ils en ont à cirer de tes conneries. Eux, ce qu’ils voient, c’est qu’ils auront plus papa et maman, ensemble. Qu’ils vont changer de lieu de vie, quitter leur chambre, leur école, leurs copains.

Qu’ils seront désormais des enfants de divorcés.

T’essayes d’expliquer l’amour. Ce sentiment de folie qui te consume de l’intérieur et te donne envie de croire que ce sera pour la vie. Tu leur promets que quand tu les as eus, tu croyais vraiment que leur père, c’était l’homme de ta vie. Que tu l’as aimé, que tu vous imaginais finir l’un à côté de l’autre main dans la main, à 70 piges avec la même flamme dans les yeux que 40 ans plus tôt.


Et puis t’expliques la fin. L’amour qui s’efface peu à peu pour se transformer en indifférence teintée de rancoeur. T’explique la tristesse qui te bouffe depuis des années, et celle qui te consume de leur faire vivre ça.

Mais t’assumes. Tu sais que ça les rend tristes, tu sais que c’est pas ce qu’ils voulaient.

Mais maman et papa ont besoin d’être heureux pour être de bons parents.

Epanouis, souriants. Tous les deux, on n’y arrive plus. On a changé, on a vieilli, et à l’évidence on a plus dans le bide ces papillons qui nous nourrissaient 15 ans plus tôt.

Tu te surprends à sortir des phrases toutes faites du genre « mais vous savez, papa et maman il vous aiment pareil, ça change rien ».

Ils pleurent de plus belle et tu te rends compte de ta connerie. Evidemment que ça change tout poulette. C’est leur quotidien, leur équilibre, c’est leur famille que t’es en train de foutre à terre. Ca change rien, je t’en foutrais.

Ca change tout. Tu vas coller leur petite vie en carton. Les faire vivre au rythme d’un calendrier.

« Mais t’auras papa sur Whatsapp, quand tu veux ».

Tu parles d’une consolation. Encore un peu et tu leur diras qu’après tout, les câlins du soir, ça peut se faire en visio.

Alors tu laisses passer l’orage. Tu te tords le bide pour ne pas chialer avec eux.

Tu les serres contre toi et tu leur dis que tu les aimes et que ça, ça changera jamais.

Il fait pareil de son côté.

Les inquiétudes s’expriment.

Mais moi j’veux pas te quitter. Et j’veux pas quitter papa. Papa il va être tout seul si on s’en va. Il va être triste. Et ma chambre, est-ce que je pourrais l’emmener ? Et mes jouets ? Mais papa comment il va faire, si on prend tout ?

Tu te revois 25 ans plus tôt. Ce soir où t’es rentrée et où t’avais changé de maison, quitté ton papa sans même qu’on te l’ait annoncé.

Tu t’en veux presque de te dire que dans leur malheur, ils sont chanceux. Ils ont des parents bienveillants qui ont à coeur de les accompagner dans cette transition. Qui sont d’accord, qui s’entendent bien. Pour eux. Parce que c’est eux la priorité.

Parce que si on a raté notre mariage, on va faire en sorte de réussir notre séparation et de les préserver.

Puis la culpabilité te revient dans la tronche comme un boomerang.

Y’a pas d’excuse. Pas de « faire au mieux ». Y’a juste une mère qui a pris la décision qu’elle sait être la bonne depuis des années mais qui jusqu’ici restait figée.
Une mère qui fout en l’air leur idéal familial, aussi bancal pouvait-il être. C’était le leur. Ils avaient leur papa et leur maman, et ça, toi t’as décidé de leur enlever.

Tu sais qu’ils seront forcément plus heureux dans une ambiance sereine, apaisée. Tu sais que des parents qui s’engueulent du matin au soir et du soir au matin, c’est pas sain dans la durée. C’est pas l’exemple d’un couple que tu veux leur donner.

Mais c’est leur papa. Et tu vas les en éloigner.

enfants de divorcés

Alors tu sais que tu vas vivre avec cette foutue culpabilité encore un bon moment. Tu leur fais vivre ce que t’as toi même vécu, et que tu t’étais promise de jamais leur faire traverser. Même si tu sais que c’est le bon choix. Même si t’es convaincue qu’il le faut, que ça peut plus durer.

Alors t’explique, encore et encore. Tu serres dans tes bras. T’embrasse, tu câlines, tu parles de cet amour parental qui sera toujours plus fort que tout.

De bonheur, d’apaisement. Tu fais des multiplications à la con. Vos amis d’ici et de nouveaux amis là bas. Des anniversaires chez papa ET chez maman. Des arguments de merde mais qui tu l’espères, les rassureront.

Surtout tu finis par leur parler à coeur ouvert. Leur dire que t’as mûrement réfléchi. Que tu sais que ça fait mal, mais que tu sais aussi que c’est ce qu’il y a de mieux. Pour tout le monde. Que papa en est convaincu aussi.
Que vous serez là pour eux. Que ça va pas rien changer, non.

Ca va tout changer, mais pour du mieux. Vous verrez.

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Maman trentenaire (+1) de 3 môme de 7, 5 et 3 ans, marraine comblée d'un p'tit d'octobre 2016, accro au running, au shopping et aux mojitos, passionnée de geekeries en tous genre et de photo, gourmande irrécupérable, pratiquant la ronronthérapie intensément... Ex-parisienne de retour dans sa terre bretonne, néo-Rennaise, breizh dans l'âme.
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