Je réfléchis, je m’interroge.
Je ne suis pas à l’aise avec ce titre, pas vraiment clean sur le sujet, pas bien légitime pour débuter un article par une telle affirmation.
Pourquoi ?
Parce que la slow consommation est à la mode et que je déteste « surfer » sur les modes, quelles qu’elles soient.
Parce que ce sujet, on le voit partout, tellement que j’ai cette sensation de martèlement qui me freiner des 4 fers et choper des boutons alors que le principe pourrait me plaire au fond, mais parce que trop, c’est trop.
Parce que je suis mal placée pour parler de slow conso alors que j’ai encore dévalisé les magasin de fringues hier après-midi, et racheté des baskets la semaine dernière sans en avoir vraiment besoin. Parce que j’ai ce côté acheteuse compulsive depuis toujours je pense, et que clairement, oui, je sur-consomme, je consomme beaucoup trop.
Et pour autant.
Et pour autant j’ai envie d’aborder ce sujet.
Et pour autant malgré tout je me sens changer, évoluer, aborder les choses différemment au fil du temps.
Et pour autant je crois que je me sens ne serait-ce qu’un tout petit peu légitime pour en parler.
Peut être parce que justement, on peut aussi partir de très loin, aller tout doucement, mais partir quand même et peut être que c’est juste ça l’important.
Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais il se trouve que j’ai changé ma façon de consommer.
Un peu. Pas encore assez à mon goût, mais un peu.
Ça fait des mois maintenant, et je me suis bien laissée le temps de voir si ce n’était pas encore une fois, qu’une pulsion qui me passerait.
Non, ça n’est pas venu du jour au lendemain, loin de là.
Ça s’est plus ou moins imposé à moi petit à petit. Peut-être parce que notre appart’ actuel est clairement plus petit que celui que nous avions sur Paris.
Peut être parce que j’avais aussi besoin de faire du tri pour avancer, j’en sais rien. La psychologie à 2 balles, c’est pas franchement mon dada.
Trier, donner, jeter !
Toujours est-il que, depuis quelques mois, je trie, je vire, je re-trie, je re-vire, je ne garde plus ou alors peu, moi qui auparavant conservait le moindre ticket de cinéma, voire de métro parfois.
Je trie et je ne remplace pas forcément. Je n’achète plus qu’à condition de trier auparavant aussi.
J’en ai plus qu’assez de voir s’accumuler du bordel partout. Des trucs qui au final ne servent à rien, des choses que l’on garde « au cas où », « ça pourra servir un jour », « on sera bien content de le retrouver ».
Et puis ? Et puis en attendant on ne peut plus passer, en attendant on est encombrés, en attendant on est sur les nerfs d’être envahis de connerie qui gâchent l’espace et la lumière de l’appartement.
Du déclic aux actions…
Pendant des semaines, ça m’a juste gavée. J’ai juste pesté à tout va que « ça me gave y’a du bronx partout », « j’en ai marre on passe pas ici ». Et puis petit à petit, ça m’a pris.
J’ai vidé toutes les armoires et trié. Les fringues, les chaussures, les manteaux, les ensembles trop mignons en 6 mois qu’on gardait parce que « c’était mon ensemble préférée de l’aînée ». Oui, mais clairement, plus personne ici ne portera d’ensemble en 6 mois.
J’ai invité les mômes à faire de même avec leurs jouets. On a fait un tas immense, on a gardé que ce qui est de leur âge et dont ils se servent régulièrement. Exit les poupées qu’on n’utilise pas mais « c’est untel qui me l’a offerte », out les jeux de tout petit qui nous rappelle la petite dernière en mode chenille sur son tapis de bébé. Elle a 4 ans bientôt et plus vraiment besoin du piano musical premier âge Winnie l’Ourson.
J’ai viré des fringues, des jouets, je vire des meubles aussi. Je donne, beaucoup. Je pourrais vendre mais j’ai la flemme et je manque de temps pour m’en occuper. Et en attendant je n’ai plus envie d’être encombrée d’objets.
J’ai envie d’un chez nous épuré, sobre, un endroit où il y a de l’espace jouer, pour danser et faire les fous.
J’ai arrêté d’acheter à l’envie aussi.
Je suis plutôt du genre impatiente, quand j’ai envie d’un truc, c’est ici et maintenant… Surtout pas demain.
Avant, je changeais de smartphone tous les ans, parce que j’avais envie. De voiture aussi, souvent, parce que je m’étais lassée.
J’avais envie d’un nouveau chemisier le matin, et le soir même j’écumais les boutiques et revenais les bras chargés de fringues dont je n’avais même pas besoin.
Envie de revoir la déco ? Allons flâner chez Alinéa le dimanche après-midi, accumulons de nouvelles bricoles à poser ici ou là.
J’ai aussi été habituée avec le blog, ne nous mentons pas, à recevoir des choses plus que de raison, sans qu’il y ait réellement un besoin à combler.
Tout ça, c’est le culte de l’abondance. Plein de choses partout, du nouveau tout le temps.
Et puis ?
Et puis ça traîne, ça encombre, on se lasse, on regrette même parfois d’avoir acheté tout ça. Aujourd’hui, je n’ai pas tant changé que ça, mais je me raisonne beaucoup plus qu’avant. Avant de me jeter sur ma dernière envie, j’attends. J’attends de voir si ça me passe, j’attends de voir si j’en ai réellement le besoin, j’attends en me disant « qu’est ce que ça changera à ta vie si tu n’as pas ça ? ».
Souvent la réponse est « rien », je passe à autre chose et puis j’oublie.
Et j’en suis ravie. J’ai envie d’arrêter d’accumuler pour rien.
D’arrêter de consommer pour consommer.
De plus en plus, je pense impact sur la planète, je pense conditions de fabrication, je pense à tous ceux qui n’ont pas cette possibilité aussi. Je pense à freiner, à consommer moins, à consommer autrement, à consommer mieux aussi.
Je suis loin d’être à fond dans le truc, loin d’être raccord dans mes actions et mes convictions.
J’achète toujours trop à mon goût, mais j’en ai davantage conscience et je pense que peu à peu les choses feront leur chemin. Je ne veux pas me brider pour autant, pas me frustrer non plus.
Tout pareil. On a commencé le tri et bon sang ça fait du bien de désencombrer ! Et pour Noël j’esp cette année réussir à limiter le nombre de jouets pour tabler sur du dematerialise (type places Disney). Parce que clairement ils ne jouent pas avec la moitié de ce qu’ils ont. Et parce qu’on a réalisé en les emmenant à Londres (qu’ils ont adoré !) que leur offrir de jolis souvenirs comptait tout autant voir plus.
Wahou! Merci Maëline, ton article fait écho en moi un truc de fou, j’en suis exactement au même stade en ce moment! J’en ai marre de garder des choses au cas où(on a deux micro-ondes, 2 grille-pains et bouilloires! Vive l’expatriation!) au final notre nouvelle maison est pleine de «on sait jamais! » et j’en ai vraiment, mais vraiment marre!
Anecdote: quand j’ai trié mes livres de cuisine, mon mari le dit ben non gardé les pour notre fils quand il va s’installer chez lui……il à deux ans notre fils!!!! la j’ai Compris que le chemin serait long’ pour mon homme.
Si tu ne l’a pas lu, je te conseille la magie du rangement de Marie Kondo il est sympa pour mettre de l’rdre.
C’est vrai qu’il arrive un temps où il faut réviser ses priorités et revoir sa façon de consommer. Ma compagne et moi, nous avons le même dilemme. nous n’arrivons pas à nous décider de ce qu’il faut garder ou non. Merci pour cet article, on pourra un peu s’en inspirer