Il est 22 heures 41.
Je ne dors toujours pas. Je suis loin du sommeil même, en pleine forme comme je ne le suis jamais dans la journée.
Je me berce au rythme de ta respiration.
Dans ma tête tourne en boucle, « comment t’as fait toi, pour me faire ça, à moi !? »
Ta petite main toute chaude est posée sur mon ventre, ce studio que tu as occupé pendant 9 mois et que tu n’étais pas pressé de quitter.
D’habitude, je déteste te voir avoir une tétine dans la bouche, mais quand tu dors, c’est tellement mignon.
Je détaille tes yeux fermés, ton petit bout de nez, tes joues bien remplies.
Bêtement, je souris.
Comment t’as fait, toi, pour autant changer ma vie ?
J’avais toujours rêvé d’avoir un petit garçon. Et puis quand on m’a dit que tu étais là, toi, petit mec niché au creux de mon bidon, j’ai flippé, vraiment.
Un garçon ? Mais je saurais jamais le changer.
Qu’est ce qu’on aura bien à se dire, à se partager ? Comment pourra t’on développer une complicité ?
Je joue pas au foot, j’aime pas les dessins animés de petits gars. Les petites voitures, passe encore, j’ai toujours aimé ça.
Et puis t’as débarqué. Et puis t’as tout changé.
J’aurais pu t’appeler révolution, ou révélation aussi, mais ça faisait pas top comme prénom. Je t’ai choisi un prénom de Roi, sans avoir idée de comme tu allais le devenir, mon Roi.
La complicité, on n’a pas eu à la créer. Elle a toujours été là.
J’ai toujours fondu devant ton visage doux, tes traits fins et ton large sourire communicatif.
J’ai toujours ressenti cette connexion surréaliste qu’il y a entre toi et moi.
Il nous suffit de nous regarder, de nous effleurer pour comprendre tout ce que l’on ne dit pas, et même bien plus que ça.
Dans nos yeux : des rires, de la connivence, de la bienveillance, de l’amour comme ça se décrit pas.
Tu es là, à côté de moi. Je me sens légère, tellement. Je me shoote à ton odeur, je regarde inlassablement ce petit bout d’homme qui ronfle à deux pas de moi.
Tu as de grandes jambes, de grands pieds, un corps qui prend beaucoup trop de place dans mon grand lit.
Et pourtant dans mon coeur, tu as presque toujours 6 mois.
Peut être parce que tu n’as pas varié d’un iota, depuis. Tu es toujours ce petit gars charmeur, rieur, un brin blagueur. Calme, doux, réfléchi et attentionné. Une personnalité de velours qui apaise mon tempérament de feu.
Quand tu es avec moi, je vais forcément bien. Ta seule présence m’apaise, me calme, me fait du bien.
Avec tes soeurs, il y a aussi ce fil transparent qui nous connecte, nous unit.
Mais nos caractères forts font souvent des étincelles. Tout est démultiplié, avec elles, même les querelles insignifiantes sur les détails du quotidien. Nous avons des relations de fille à fille, on parle fringues, on enfile des perles, on coiffe les poupées, je fonds en les voyant jouer les petites mamans.
Avec elles, c’est le déchaînement des vagues de l’océan. Avec toi, le calme de la Méditerranée.
La force tranquille, que je te surnomme depuis maintenant 4 ans.
A la cool, tout doux, pas trop vite, pas trop fort, surtout pas.
Toi, petit bonhomme d’à peine 4 ans, tu sais dompter la tempête qui sommeille en moi. Je ne sais pas pourquoi, encore moins comment, c’est comme ça.
Que d’aucun crie à l’injustice ou à la différence, j’ai l’habitude et ça ne me touchera pas. Je sais que chaque relation est différente, unique, et que c’est bien mieux comme ça.
Avec toi c’est le calme permanent et la tranquillité d’esprit.
Quand je t’entends respirer, là, tout près de moi, je suis comme dans une autre dimension.
Ensemble, c’est tout.
Mon fils, mon grand bébé de 4 ans.
J’aime tellement comment tu décris tes relations avec chacun de tes enfants. Peut-être parce qu’on sent que tu les considères comme des personnes uniques, différentes de toi aussi, et pas seulement comme « tes enfants ».
J’espère que ton MiniFils va mieux (et que ta nuit n’a pas été trop pourrie).
Il est très beau ce billet. Je n’étais pas comme toi, je ne voulais pas d’un petit garçon, ça me faisait peur, ça me fait toujours peur, mais il est mon trésor, toujours content, heureux d’être là, vraiment, et qui je crois m’aime autant que je l’aime. Voir le bonheur dans ses yeux à longueur de journée, si petit et déjà grand. Je pourrais le garder contre moi des jours entiers.
Ca n’empêche qu’il reste un garçon et que ça me fait flipper, je sais pas faire, mais je vois au jour le jour et je profite !!