L’année prochaine, mon Mini-Fils fera son entrée dans la cour des grands.
Le Mini-Fils ayant 3 ans et demi passés et une sœur aînée qu’il accompagne chaque jour à l’école depuis 2 ans, autant te dire que jusque là, il était plutôt impatient.
Chaque matin, j’avais droit à des « Maman aujourd’hui moi y va à l’école« .
« Ah bha non, pas encore, l’année prochaine Zouzou » (quoi, c’est pas mignon comme surnom ?)
Et puis il y a eu lundi.
Lundi matin, à son sempiternel « moi aujourd’hui y va à l’école« , je lui ai dit OUI.
« Oui Zouzou, ce soir on va à l’école tous les deux, on va visiter ta classe et rencontrer ta maîtresse aussi ».
« Ah ouiiiiii, ma maîcressssseeee » (note que cet enfant a déjà le sens des priorités).
Joie et enthousiasme donc, pour lui comme pour moi, lorsque je l’ai récupéré chez la nounou. ENFIN, il allait voir son école, sa classe, sa cour, ses copains. Enfin, lui, il allait être un « glan ». Euhh, enfin, un gRand.
Nous voilà donc, main dans la main, le sourire aux lèvres, arrivant à cette fameuse réunion de pré-rentrée. Réunion à laquelle il était demandé de venir idéalement SANS les enfants.
Ouais, je suis une rebelle, j’avoue.
Mais, étant donné que je pratique cette école depuis 2 ans, qu’aucune visite de l’école n’est prévue pour les petits et qu’à chaque réunion de rentrée, malgré l’indication, tout le monde vient avec ses gamins, cette fois je n’avais pas envie que mon môme soit la seule nouille arrivant à la rentrée sans jamais avoir fichu un pied dans son nouvel environnement, comme son aînée 2 ans plus tôt.
Du coup, voilà, je l’ai emmené.
Et j’ai bien fait, puisque 90% des parents présents en avait fait autant. J’te dis qu’ils lisent pas les papiers, les gens.
Nous voilà donc tous réunis, dans la cantine, posant nos plus ou moins larges fessiers sur de toutes petites chaises destinées à de tout petits enfants. Premier moment de solitude, d’une longue série.
Les gens se tassent, se bousculent, puis finissent par s’asseoir en silence et écouter.
Rapidement, alors que la directrice n’a pas encore ouvert la bouche, il règne une ambiance digne d’une foire. Les mômes crient et font crisser les chaises, les parents discutent entre eux, la directrice semble perdue au milieu de tout ce brouhaha et peine à aligner 3 phrases que de toute façon personne n’entendra. Ca commence bien.
A côté de ça, mon Mini-Fils s’impatiente sur sa petite chaise, lui, il veut aller voir sa classe à lui, qui sera celle fréquentée par sa sœur pendant 2 ans.
Fiertitude extrême de l’enfant, un point pour nous, motivé mon fils, motivé.
Arrive le moment tant attendu par l’enfant, rencontrer la maîcresse et aller visiter l’école et la classe, enfin.
Au milieu de parents perdus, nous nous regroupons timidement dans le hall, se scrutant les uns les autres en mode « mais avec qui donc va être mon gamin ».
Ou quand et comment j’ai pris conscience que parfois, être aveugle et sourde pourrait bien m’arranger.
Déjà là, c’est un peu beaucoup le bordel. Les gens s’éparpillent partout, les mômes grimpent sur les bancs et se chamaillent entre eux, la maîcresse semble un poil perdue. Tout va bien, on mettra ça sur le dos du monde et de l’excitation.
Premier déplacement de groupe. Entre ceux qui marcheraient sur les mômes pour voir la bibliothèque en premier et ceux qui s’en tapent tellement qu’ils perdent le fil à la première pièce visitée, je tente tant bien que mal de me frayer un chemin et d’expliquer à mon fils que cette salle emplie de matériel de gym est une bibliothèque, l’endroit où tu vas lire des livres, tu vois bien.
Deuxième escale, le dortoir. Entasse 20 parents et autant de gamins dans une toute petite salle emplie de tous petits lits, compte sur l’incivilité de quelques uns d’entre eux pour aller sauter sur les matelas de petits loupiots qui y dormiront le lendemain, tout ça un soir d’été en Ile de France, et tu obtiens un maginifique « oh maman, ça puuuuue« , du Mini-Fils déjà franchement moins enthousiasmé qu’une heure plus tôt.
Je t’aurai bien avoué mon fils, que l’espace d’un instant je me suis moi aussi crue dans le métro aux heures de pointe mais bon, en parent sympa qui se veut rassurant, je me contenterai d’un « mais non zouzou t’inquiète pas, faut pas dire ça ».
Note que pendant ces échanges constructifs, la maîcresse a perdu le tiers de ses capacités vocales à expliquer des trucs que personne n’écoutait, chacun étant trop occupé à sauter sur les lits, disputer son môme qui criait, regarder son portable ou tirer les cheveux de son voisin (je te laisse deviner qui faisait quoi des parents ou des enfants).
Mais n’empêche, vite, sortons de là.
Et passons au clou du spectacle : la CLASSE. Classe que je connais bien, puisqu’elle est donc celle qui accueille mon aînée depuis 2 ans. Voilà donc que chacun s’y engouffre, nous revoilà à poser nos fessiers de géants sur de tout petits bancs. La maîcresse prend sa place devant le tableau, espérant cette fois pouvoir en place une et capter un minimum l’attention.
Elle explique : la classe, la déroulement de la journée, la pause pipi, la récréation, ce qui va se passer dans l’année. Les 3 parents du premier rang écoutent, les autres admirent leur môme retourner la salle gentiment. J’ai une pensée émue pour la maîtresse de ma fille qui va retrouver son espace de travail aussi bien rangé qu’un champ de bataille, après tout ça.
L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il y avait un concours de celui qui claquerait les jouets ou crierait le plus fort, me demandant si je m’étais pas plantée de jour et d’endroit pour la réunion de pré-rentrée.
Evidemment, on n’a rien capté à ce que la maîcresse racontait. Evidemment, je l’ai vue se liquéfier à chaque seconde qui passait. Pendant ce temps, j’essayais vainement d’empêcher le môme d’à côté de bousculer MON gamin, lui filant des coups de coude et lui crachant ses poumons à la figure, pour couronner le tout. Pendant ce temps, sa chère connasse maman regardait son gosse béatement et sans broncher, ne comprenant visiblement pas ce que je pouvais bien lui reprocher.
« Comment ça, ça se fait pas de pousser ? Quoi, faut mettre la main devant la bouche pour tousser ? »
Mouais, euh, enfin bon.
Énième moment de solitude s’il en fallait encore un.
Voilà voilà. Non mais on était super contents, la visite de l’école, ça allait être génial, une simple formalité.
Depuis, mon môme veut plus aller à l’école. Moi ai pas aimé du tout l’école, maman.
Tu m’étonnes mon fils, j’ai un peu de mal à te rassurer, sachant que moi-même depuis 2 jours j’en ai pas dormi.
On dira que je suis à cheval sur les principes voire hyper protectrice, que j’en fais trop parce que je veux pas laisser grandir mon gamin. Pitêtre bien. Ou pas. Le lendemain, je me suis fait tomber dessus par 2 / 3 parents qui ont flippé tout comme moi.
La grande question qui revient étant : « mais c’était quoi CA ? »
Badgad. Le bordel. Tout sauf une classe. Du grand n’importe quoi. Des mômes livrés à eux même que l’on observe faire n’importe quoi sans broncher. Des cris, des bousculades, bien peu d’attention et de respect.
La trouille, je vous le dis. Ca va être sympa, la rentrée…
T’es trop une rebelle !!
Mouahaha… Tu savais pas !? :p
Si ah ah !! Mais je remarque que mon commentaire est tronqué…
Une classe en Bagdad, c’est vraiment lamentable. D’autant plus que j’imagine qu’ils sont censés faire un effort pour la visite des parents. J’imagine pas d’habitude. Et que ça fasse perdre à ton fils l’envie d’y aller, c’est vraiment le signe d’un scandale…
Mais tu es contente des 2 années de ta fille là-bas ou non ?
Comme c’est lamentable. Je me souviens de notre réunion où tout le monde était cordial et où mon crapaud est reparti heureux et impatient de faire enfin sa rentrée.
Bon courage en tout cas et de gros bisous