2018 a été pour moi l’année de la vraie reprise de la course à pied.
Le retour à mes baskets après 1 année d’arrêt et 18 mois de reprise / abandon / reprise / abandon.
Je n’ai jamais vraiment arrêté de courir, mais très en dilettante sur 2017, à coups de 2 ou 3 sorties de suite puis plus rien pendant 1 mois, une grosse sortie à la pulsion puis 3 semaines de rien du tout, tout ça entrecoupé de mois entiers sans porter d’autres baskets que des Stan Smith.
2018, l’année de la reprise la course à pied.
J’ai commencé 2018 en me promettant de reprendre pour de bon, c’était l’objectif de l’année, retrouver plaisir de courir et régularité dans mes sorties.
Résilience et humilité
Qui dit reprise après chirurgie suivi de n’importe quoi, dit reprise au niveau débutant.
C’est clairement ce qui a fait avorter toutes mes précédentes tentatives de reprise : la frustration.
En 2014 – 2015, j’avais adopté un rythme de 3 sorties par semaine, quels que soient l’heure, la période de l’année ou la météo, j’arrivais à réaliser des distances sympas pour mon niveau (j’vous rappelle qu’on part du niveau – 1000 hein) à allure pas trop cracra (aussi pour mon niveau).
Surtout, je kiffais courir, j’y allais pour le plaisir, sans objectif et surtout sans appréhension. Je savais que quoiqu’il en soit je ferai toujours au moins 5 bornes, voire 8/10, voire bien plus si l’envie était là, et ça me contentait.
Depuis, chaque fois que j’ai essayé de reprendre, j’ai rapidement compris que j’étais revenue au niveau de mes débuts, d’une lenteur pas possible et surtout quasi incapable de faire 2 bornes sans discontinuer.
A chaque tentative de reprise, j’ai mis des semaines à réussir à atteindre à nouveau les 5 kilomètres, et à la moindre pause d’une semaine j’étais bonne pour reprendre à 0 : clairement, ça m’a démotivée (enfin, ça m’a plus justement frustrée et vexée).
Une reprise difficile en début d’année.
En janvier donc, reprise de la course, achat de nouvelles baskets pour l’occasion (et parce que les précédentes avaient quasi 4 ans), et objectif ne pas lâcher.
Pour être tout à fait honnête j’ai galéré, j’ai parfois pleuré de voir à quel point je misérais pour tenir 3 ou 4 kilomètres sans m’arrêter, il m’a fallu 3 ou 4 semaines de reprise pour atteindre lentement les 6 ou 6,5 kilomètres, je me suis forcée plus d’une fois à y aller en sachant que j’aurais de toute façon de mauvaises sensations, et puis finalement j’ai réussi vers le mois d’avril à reprendre un rythme encore en dessous de celui que je visais, mais néanmoins sympa : 2 sorties par semaine, dont une d’au moins 10 kilomètres voire un peu plus lorsque la forme était là.
Régresser et savoir s’arrêter.
Il faut noter que l’esprit de la course à pied a changé entre mes premières sorties en 2014 et aujourd’hui, les réseaux sociaux y étant pour beaucoup.
Volontairement ou non, on vire vite à la course à la perf’, on est confronté à des gens qui courent beaucoup, longtemps, vite, loin, et on a vite fait de se dire que c’est perdu d’avance, qu’on atteindra jamais un tel niveau, que c’est ridicule de bouger pour 30 minutes et finir au bout de sa vie quand tous les autres autour estiment qu’une « petite sortie », c’est 10 kilomètres « à la cool » en 45 minutes ou moins.
Si t’as pas confiance en toi, t’as vite fait de te laisser démotiver.
Si tu cherches ta confiance en toi, tu peux vite virer dans l’excès, faire n’importe quoi et te dégoûter.
Sur fin avril / début mai, j’ai clairement fait n’importe quoi.
Je sortais pour sortir, espérant chaque fois courir mieux, plus vite, plus longtemps, retrouver une aisance perdue depuis des années. La progression n’allait pas assez vite pour moi, les retours de course n’étaient que frustration.
J’étais dans un état d’esprit merdique et contre-productif, alors j’ai choisi de mettre la course à pied de côté et d’aller voir ailleurs si j’y étais.
A la place, j’ai fait du HIIT et de la muscu, pendant les 3 mois d’été, et je suis sortie courir une fois de temps en temps, sans réel plaisir mais juste histoire de pas décrocher.
J’ai tenu un programme de Hiit sur 12 semaines, sans rater une séance, sans décrocher, j’ai vu des résultats sur mon corps et surtout j’ai pris confiance en moi : j’étais capable de suivre un programme de bout en bout, de partir de rien dans une discipline et de finir par gagner en aisance tout en m’amusant.
Ça a reboosté mon p’tit moral, et comme j’avais fini et que les grosses chaleurs de l’été commençaient à nous lâcher, je suis revenue à la course à pied.
Du coup, en septembre, j’me suis lancée un défi.
Un premier 10 km, sur Tout Rennes Court
Au détour d’une conversation, j’me suis retrouvée un peu par hasard à caler une sortie de 10k un dimanche matin avec la maman du meilleur copain de ma dernière, que je connaissais à peine soit dit en passant.
J’avais pas couru depuis 3 semaines, j’étais morte de trouille de pas savoir parler en courant, de pas tenir 10k, de pas réussir à la suivre, bref, j’avais peur quoi, mais j’y suis allée, et j’ai kiffé cette sortie.
Elle a été le point de départ de la suite, à savoir le retour à un rythme de 2 puis 3 sorties / semaine de minimum 10 kilomètres à chaque fois.
J’étais fin prête pour Tout Rennes Court, 14 octobre donc, première course « pour de vrai ».
Depuis, j’ai repris mon rythme de croisière. J’ai accroché 3 autres dossards et enchaîné les kilomètres – surtout en novembre –.
J’ai adapté mon rythme de vie à la course à pied, je me suis fixée un objectif de 3 sorties / semaine quels que soient la météo, l’horaire, l’envie ou la motivation.
J’ai retrouvé mon plaisir et mes capacités, j’ai même dépassé ces références de mes débuts auxquelles je tenais tant.
Cette année m’aura appris plein de choses, elle m’aura donné l’impulsion qui m’avait manqué jusqu’à présent pour oser repartir de rien du tout, retrouver le plaisir avant tout, faire preuve de résilience, d’humilité, n’aller rien chercher d’autre que le dépassement de soi.
Elle m’a également offert un regain de confiance en moi en m’apprenant à écouter mon corps, à respecter mon mental, à m’adapter aux événements, à courir plus intelligemment, à apprécier les performances des autres pour ce qu’elles sont et à regarder les miennes depuis ma fenêtre et mon niveau, à mesurer ma propre progression à l’échelle du plaisir en reléguant les autres paramètres à leur niveau d’indicateurs finalement bien peu importants.
2018 a été sportivement une jolie année qui ouvre la porte à 2019 avec présentement quelques douleurs mais néanmoins de l’optimisme et un peu d’ambition, un calendrier de courses déjà bien rempli et avec lui un ou deux objectifs à remplir… RDV dans un an !
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