Il a 40 ans. Pas d’enfant, pas d’ex femme, pas d’ex vie de famille bien établie.
J’en ai 36.Divorcée, après 11 ans de mariage, 3 enfants.
2 salles, 2 ambiances, deux vies à l’opposé l’une de l’autre.
Evidemment, quand j’ai fondé ma petite famille, je n’imaginais pas d’autre homme que leur papa dans la vie de mes enfants.
Et puis il y a eu la séparation, le divorce, et les retrouvailles avec Lui.
Moi, j’avais tellement entendu que je ne retrouverais jamais personne, maman solo avec 3 enfants. Qui se casserait la tête à assumer au quotidien 3 mômes qui ne sont pas les siens ?
Refaire sa vie quand on a des mômes, c’est jamais évident.
Comment les mômes vont prendre ce nouvel homme dans la vie de maman ? Est-ce qu’ils vont bien s’entendre ? Est-ce que nos modes de vie vont coïncider ? Est-ce que je ne vais pas faire porter à quelqu’un une charge qu’il n’a pas demandée ?
Et puis les choses se sont finalement faites plutôt naturellement. Je n’ai jamais rien caché à mes enfants, ils savaient que le couple parental était terminé, ils ont su que maman avait un nouvel amoureux. Je leur ai parlé de lui, de nous, de qui nous étions « avant », du couple que nous formions maintenant. De papa et maman avant, et de papa et maman maintenant.
Et puis ils se sont rencontrés, ils ont fait connaissance… Et ils se sont adoptés, mutuellement, naturellement.
Mon compagnon n’a pas d’enfant. Il est passé de « pas papa » à « beau papa ».
Pas qu’il n’en ai pas voulu, il ne s’en est surtout pas donné le temps.
Il a toujours eu un bon feeling avec les mômes autour de lui, mais entre garder les nains d’un pote 2 heures une fois de temps en temps et vivre avec 3 nuit et jour quotidiennement, il y a quand même un léger delta.
Et pourtant il a géré ça d’une main de maître, avec calme, patience et bienveillance, toujours. Il a d’abord pris la place du grand pote, puis du grand frère, et petit à petit, celle de beau-papa.
Il a appris le cadre à poser nécessairement quand on a des enfants, adopté leur ryhme de vie, il leur a offert écoute et attention, disponibilité et beaucoup d’amour, finalement. Sans jamais empiéter sur la place du papa pour autant.
J’ai eu beaucoup plus de difficulté à m’adapter, moi, de mon côté. J’ai beaucoup culpabilisé à chaque dispute fraternelle qui fait du bruit, à chaque fois qu’il me disait de les lui laisser le mercredi, à chaque cours de poney où il tenait à les accompagner, et même au début, à chaque fois qu’il leur préparait le repas. Je me suis souvent dit qu’après tout, c’était mes mômes, ma responsabilité.
Il a du faire preuve de beaucoup de patience et de compréhension, beaucoup me rassurer sur le fait qu’il savait en s’engageant avec leur maman qu’il s’engageait avec eux aussi et qu’il l’avait fait en conscience et avec joie.

Je le vois aimer mes enfants comme s’ils avaient été les siens, et j’en suis chaque jour impressionnée.
J’ai beaucoup culpabilisé pour leur papa aussi.
Je me suis souvent demandée de quel droit je l’avais privé de ses enfants au quotidien alors qu’un autre pouvait les voir grandir et partager des choses avec eux. Je m’en suis souvent voulue de voir mes mômes s’attacher à mon nouveau compagnon.
Spoiler : je m’en veux encore, souvent.
Et le papa me rassure, lui aussi.
Il attend de mon mec et moi que nous offrions aux enfants un cadre joyeux, heureux et épanouissant. Qu’on ne cherche pas à l’évincer, mais il sait très bien qu’on en est très très loin. On vit presque à 6 finalement, on fête les grands moments tous ensemble, on se fait des visio régulièrement, on a trouvé notre petit équilibre à tous et nos mômes nous en remercient régulièrement.
J’admets que j’admire beaucoup ces deux mecs de ma vie.
L’un pour s’être adapté si aisément à une vie de famille diamétralement opposée à celle qu’il a toujours vécue, l’autre pour avoir eu cette capacité à ouvrir la porte et à partager, à garder ses enfants au coeur de toutes ses actions et réflexions.
Je reconnais que je ne sais pas si de mon côté, j’aurais eu ce courage, cette capacité d’adaptation.
Je ne sais pas si j’aurais su être une belle-maman.
C’est sûrement très égoïste, mais je ne me serais pas vue en mode famille recomposée avec mes 3 mômes + 1 ou 2 ou 3 pas à moi. J’étais pas prête, c’est certain. Si mon compagnon avait eu des enfants, notre relation aurait sûrement pris beaucoup plus de temps à se mettre en place, et je pense que l’on aurait dans un premier temps surtout adopté le chacun chez soi.
Refaire sa vie après 12 ans avec la même personne, c’est déjà flippant à bien des égards, alors adopter des petits humains en plus, ça aurait été trop pour moi dans un premier temps.
Ceci dit, je ne sais pas non plus comment je réagirais quand mes enfants éprouveront de l’attachement pour une autre femme que moi.
J’espère avoir cette capacité de résilience, cette ouverture, cette capacité à faire de la place. Je sais que je garderai en tête comme eux l’ont fait la priorité du bien-être des enfants.
Et puis on verra. En attendant, je savoure ma jolie famille recomposée où chacun a su trouver sa place et qui n’est finalement qu’une famille avec option amour ++.
Bravo à ton homme pour cet investissement auprès de tes enfants <3
Merci pour lui <3