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28 février 2020 by Maëline

Anorexie : vivre et faire du sport avec des troubles du comportement alimentaire.

Whaou, j’ai l’impression de faire mon coming out les gars.

C’est un sujet que je voulais aborder depuis longtemps… Mais dont je l’avoue j’ai encore un peu de mal à parler.

L’anorexie. Les troubles du comportement alimentaire.


Je n’ai pas l’intention de me plaindre ni de vous faire larmoyer.

Pas non plus de vous raconter (toute) ma vie.

Je suis tombée dans les troubles du comportement alimentaire assez « tardivement », vers… Je sais plus, 21 ou 22 ans par là. En réalité je n’ai jamais pris de plaisir à manger. Jamais jamais.

L’alimentation, c’est « utilitaire » pour moi depuis toujours. J’ai toujours souffert des repas de famille à la longue où tout le monde s’extasiait à l’idée de manger. Moi, l’odeur d’un bon plat suffit à me combler.

Vers mes 21 ou 22 ans donc, j’ai été confrontée à des événements de vie… Compliqués. Et c’est là que le réflexe « ça va pas, je mange pas » s’est déclenché.

Après ça, je me suis remise, j’ai été enceinte 3 fois et honnêtement, jamais je ne me suis préoccupée de mon poids ni de mon apparence.

J’ai aimé être enceinte. Aimé ces ventres ronds par dessus tout. Accepté la cellulite sans ciller.

L’anorexie n’est pas qu’une question d’image. Il ne s’agit pas que de maigreur.

Et puis il y a eu le burn-out. Je ne rentrerai pas dans les détails mais, l’année 2015 a été l’une des plus noires (mais des plus formatrices aussi) de ma vie.

Je mesure 1.62m, je suis passée en 3 mois à peine de 51 à 39 kilos. C’est fourbe, l’anorexie.

Au début, l’appétit est juste coupé. Et puis on s’y habitue. On se voit maigrir. On sent ses fringues flotter. L’estomac s’atrophie. On se lance des défis. Allez, encore un repas, encore une journée.

J’ai fini à l’hosto, je vous laisse imager qu’à 39kg je ne sortais plus de mon lit.

Je vais mieux, depuis. Ou presque.

L’anorexie de m’a jamais quittée.

J’ai la sensation qu’elle a toujours été là et pourtant, quand je revois des photos de mes années lycée ou même de mes 20 ans, je m’aperçois que j’avais une corpulence normale, voire de quoi remplir un 38, et que je m’en fichais complètement.

Aujourd’hui, pour mon cerveau, 36 c’est pas trop mal, 38 c’est de la grande taille, 34 c’est l’idéal.

Je sais que c’est irrationnel. Je sais que mon poids et ma taille de froc ne me définissent pas. Je SAIS. Mais, la maladie puisque c’en est une, est bien plus forte que ça.

Depuis 2015 donc, je vis avec ça.

L’anorexie ne se voit pas. Ou pas toujours.

Aujourd’hui, j’ai ce que j’appelle une corpulence normale, ce que les autres appellent une corpulence mince.

Pour moi, mince, ça ne l’est jamais vraiment assez. Je joue à l’équilibriste entre ma vie de sportive et mon besoin de maîtriser mes apports caloriques et ma prise de poids.

Si vous me croisez dans la rue, vous vous direz que je suis mince, voire athlétique. Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous vous direz que « j’ai de la chance », de manger du sucre et prendre l’apéro sans me soucier de mon poids.

Si vous viviez avec moi, vous subiriez les plaintes, les comptages de calories et les privations. Les repas sautés, les contrôles de calories sur chaque emballage de chaque produit.

C’est dur au quotidien, l’anorexie. Dur de se justifier de ne pas prendre de dessert. De braver la faim. D’avoir envie de pleurer parce qu’on a pris 200 grammes. Dur de voir les autres manger, d’avoir sans cesse ce duo maléfique dans l’oreille qui te dit pour l’un « allez fais toi plaisir » et pour l’autre « ahah tu vas le regretter, tu vas prendre du ventre ma grosse ».

Anorexie et course à pied : l’équilibre instable.

Depuis mon expérience de l’anorexie extrême, je fais attention à tout. Je me pèse quotidiennement, je comptabilise tout ce que je mange, je programme mes restau à l’avance et adapte mes repas de la semaine, voire j’évite les restaus entre amis pour ne pas trop manger.

J’ai appris à vivre avec. Sur un fil à longueur de temps.

Je ne suis pas sûre que l’on puisse guérir des troubles du comportement alimentaire. Quand ils apparaissent, ils restent quoiqu’il en soit en toile de fond.

Anorexie et prépa marathon !?

Vous le savez, je prépare le marathon de Paris. Mon alimentation bancale pourrait freiner ma pratique de la course à pied mais jusqu’ici, tout va bien. Je gère tranquillement mes courses, du 10km au semi marathon.

J’ai appris à construire un plan d’alimentation qui ferait faire un AVC à tout bon nutritionniste qui soit mais qui moi, me permet de rester mince tout en assurant mes entraînements et mes semi.

Sur marathon, la donne est différente. On ne court pas 42km à base de galettes de riz et d’eau sucrée.

Un suivi médical adapté.

J’ai commencé ma prépa marathon en sachant que j’étais borderline sur l’alimentation. Je n’ai aucun doute sur mon mental, aucun doute sur ma prépa et ma capacité à m’adapter au plan. Pour autant je ne suis pas stupide et je sais que mon alimentation avant la prépa ne suffirait pas pour suivre le plan.

Pour vous la faire courte, je me nourris de soupe et de galettes de riz. Un restau de temps en temps, mais toujours avec appréhension.

Le chiffre sur la balance est garant de mon humeur de la journée. De ma façon de me regarder. De ma confiance en moi.
Je me garderais de psychologie à 2 balles, je travaille sur mon rapport à la bouffe et au corps avec des professionnels depuis des mois et je n’ai toujours pas trouvé ce qui déconne dans mon esprit.

Pour le marathon, je suis suivie par une nutritionniste.

On tente l’équilibre délicat entre manger suffisamment mais pas trop, pour éviter la prise de poids mais être tout de même en forme pour courir 42.195km sans flancher et passer cette foutue ligne d’arrivée.

Au début de la prépa, j’ai perdu du poids. A 46kg j’ai commencé à m’inquiéter. Je voyais bien mes os saillir et je sentais la satisfaction me gagner et l’envie de plus repointer le bout de son nez.

Je me suis précipitée chez la nutritionniste. On a rectifié le tir, j’ai repris 2kg que je peine encore à admettre mais qui passent malgré tout parce que l’objectif marathon passe avant tout.

Je mange pour courir, pour tenir, pour réussir la prépa et l’épreuve le jour J.

La course a rempli pour moi l’objectif difficile de passer objectif number one à mes yeux, devant le poids.

Mes 48kg et moi, on compte bien franchir la ligne d’arrivée.

Accrocher la médaille au dessus du lit. Et d’une certaine façon, vaincre la maladie.

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Commentaires

  1. LaFée dit

    29 février 2020 à 08:23

    je sais que tu as pris du temps et une bonne bouffée de courage pour écrire et appuyer sur « publier » alors merci, merci de ton partage <3 Je me souviens de ton hospit', j'ai jamais trop voulu m'approcher de toi à cette période car j'avais peur d'être aux antipodes avec mon obésité. Finalement quand je lis ta description de tes difficultés quotidiennes, j'ai l'impression de ne pas être si loin. Un combat pour vivre. Bises

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Maëline

 


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Maman trentenaire (+1) de 3 môme de 7, 5 et 3 ans, marraine comblée d'un p'tit d'octobre 2016, accro au running, au shopping et aux mojitos, passionnée de geekeries en tous genre et de photo, gourmande irrécupérable, pratiquant la ronronthérapie intensément... Ex-parisienne de retour dans sa terre bretonne, néo-Rennaise, breizh dans l'âme.
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