Hier, j’ai pris le train. Paris-Auray. 3H30 pendant lesquelles j’espérais dormir, lire, écrire.
Au lieu de ça, j’ai fait une rencontre, celle du con du train.
Le con du train, il est seul au monde. Enfin, en fait non. Dans sa tête ils sont au moins 2 voire 3.
Dans la rame on doit être une cinquantaine.
Mais lui il se considère SEUL. Tout seul. Avec son potes et son jeu de cartes de merde auxquelles on joue quand on a 15 ans. Des histoires de points et de cartes maîtresse, une affaire de plus fort et de moins fort, bref, j’ai bien entendu sans forcément vouloir écouter mais j’ai rien compris.
Désolée les copains, j’pourrais pas vous expliquer. So dommage. Pleurez pas, j’ai pas de sponso avec Kleenex, c’est con.
Bref. Le con du train a eu le la joie et le bonheur d’être derrière moi. Genre juste derrière moi. Paris-Auray, 3h30. 3H30 pendant lesquelles j’ai hésité entre l’agression au marteau brise vitre, l’étranglement ou l’égorgement.
Tenant à ma liberté, j’ai renoncé. J’ai pris sur moi et écrit cet article. Ça vous fera rire (ou pas), et ça me défoulera.
Le con du train parle tout le temps. Genre tout le temps tout le temps. Non stop, sans jamais s’arrêter. Même pas pour laisser son pote répondre, c’est un peu con, pour faire ça, tu voyages tout seul, ça coûte moins cher.
Je me suis dit, réglons le problème, servons nous de ce cher smartphone qui m’a coûté les deux yeux pour écouter de la musique. Easy.
Mais non. Le con du train a une groooosse voix (un peu comme son cul, c’est méchant mais c’est vrai).
Le genre de voix qui couvre la musique de ton smarphone, même quand celui ci te râle dessus en te disant qu’une écoute prolongée va te bousiller les tympans. Ouais. Ben tant pis pour mes tympans pour le coup mais c’est toujours moins pire que des histoires de guildes et de cartes maîtresses racontées par un con.
Tu me diras, t’as qu’à lui dire de la fermer. J’y ai pensé, évidemment.
Mais tu sais, je suis du genre plutôt brute de décoffrage, surtout en ce moment. Je me serai pas contentée d’un pourriez vous s’il vous plaît baisser d’un ton. Non. Un « si vous pouviez la fermer ça serait fort agréable » aurait été plus dans mon état d’esprit. Et je doute qu’il aurait apprécié.
Et puis c’est bon la liberté tout ça, il a le droit de parler. Ok. Admettons. Ça me fait chier, tout le monde lève les yeux au ciel dont ça fait chier tout le monde mais tout le monde la ferme. As usual.
Mais le con du train, il se contente pas de faire chier tout le monde en parlant. Non. Il tape dans le siège aussi, avec ses GROS genoux. Et là, là ça me gêne vraiment. Surtout que j’ai mal, au dos. Une grosse hernie de rien du tout, un truc qui déjà fait que rester assise 3 heures est un supplice. Alors quand tu te prends des coups dans le dos toutes les 10 secondes, tu perds assez rapidement ton sang froid.
Enfin, tu réfléchis longtemps, tu tournes ta langue 50 fois dans ta bouche avant de lui demander, s’il vous plaît jeune homme, pourriez vous éviter de taper dans mon siège.
« J’ai de grandes jambes me dit il »
Ouais, bha ça c’est ton problème mon gars. Moi j’ai donné des petits sous à la SNCF pour pouvoir voyager en paix.
Tout ça pour me retrouver devant un con qui gueule, à côté de la porte de la voiture bar, dans un wagon climatisé et hyper froid alors qu’il devait déjà pas faire 20 degrés dehors. Si je suis malade pour mes vacances, je sais à qui je le devrais.
Un peu avant Rennes, j’ai eu une lueur d’espoir. Peut être le con du train allait il descendre. Que nenni. Mais il a décidé d’écouter de la MUSIQUE. Ouais, de la musique. Là tu te dis, soit on a du bol et il la ferme, soit il la colle à fond et ça résonne, soit il chante. J’ai eu du bol, il l’a fermée, un peu.
J’en ai donc profité pour fermer les yeux, espérant dormir un peu.
Ca c’était sans compter sur le Mr de la SNCF qui HURLE qu’on est arrivés à RENNES, et que faut surtout pas descendre du train avant qu’il soit complètement arrêté, et que après il s’arrête là et là et encore là. Genre tu sais pas pour où t’es monté dedans ou au bout de 2h tu t’aperçois que t’as pas pris le bon. Remarque quand j’entends le con de derrière expliquer à son pote comment on fait pour faire pipi debout dans le train, je me dis que la connerie est partout et qu’on est à l’abri de rien.
Bref.
Je crois que, si on ajoute les odeurs de bouffe dégueu qui ont alimenté tout le trajet, ce Paris Auray aura été LE meilleur voyage que j’ai fait en train.
Comment qu’ils disent à la SNCF, « à nous de faire préférer le train ? ».
Au stade de l’explication pour faire pipi debout dans le train, je suis partie vraiment en fou rire… Sous votre belle plume, ces moments-là deviennent croustillants, alors qu’à vivre, ça l’est moins, évidemment.
Côté wagon climatisé alors que déjà dehors il ne fait pas chaud, moi j’ai eu tout l’inverse l’été 2012 : un train qui était resté garé en plein soleil, et qu’il fallait attendre la locomotive qui arrivait d’un autre train pour mettre la clim en route… L’impression de rentrer dans un four en montant dans le wagon, et l’impression de fraîcheur en redescendant pour patienter sur le quai, alors qu’il faisait quand même 36° (et dans une gare parisienne, t’imagines…). Le tout enceinte de 5 mois… maintenant, je me dis que j’aurais dû refuser de voyager dans ces conditions vu mon état (et évidemment, étant donné que j’ai ensuite perdu ma fille en toute fin de grossesse, ce sont des choses auxquelles on repense par la suite en se demandant si ça a un lien…).
Bref, je m’égare. Doit-on en conclure que tu rejoins quand même ta famille, finalement ? ou tu es juste partie de ton côté ? De douces pensées quoi qu’il en soit, pour que tu trouves un chemin d’apaisement et de renouveau.
merci, à ton détriment, j’ai ri (désolée)
perso, je l’aurai pourri, et j’aurai essayé de trouver un autre siège ailleurs (et RAF du contrôleur)