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5 mars 2015 by Maëline

Nous aussi on en a eu, on n’en est pas mort…

Pour une fois, je vais « surfer » sur la vague et rebondir sur le grand débat éducatif (et politique) du moment : faut-il ou non interdire la fessée ?

Non par opportunisme, non plus pour entrer dans un débat stérile ou pour porter le moindre jugement, mais plutôt parce que cette question me renvoie forcément à ma propre façon de mener ma vie de maman.

Est-ce que j’ai reçu des fessées étant petite !? Honnêtement je ne m’en souviens pas.
Est-ce que j’ai déjà mis une petite tape à mes enfants dans un accès de dépassement ou d’énervement !? Oui. Je l’admets.
Est-ce que cela a réglé la situation ? Évidemment, non.
Est-ce que cela m’a soulagée ? Sur l’instant, oui.
Est-ce que cela a permis à mon enfant d’arrêter sa crise ou d’arrêter de pleurer ? Encore une fois, évidemment pas.
Est-ce que je me suis sentie mieux après ? Non, non, et re non. Au contraire d’ailleurs. Faible, coupable, et nulle sont sûrement les qualificatifs qui colleraient le mieux à mon état d’esprit, après.

Voilà, je pars de ce constat.

Je suis obligée de reconnaître que j’ai déjà été cette maman fatiguée, dépassée, prise dans l’engrenage de la fatigue, des cris, d’une mauvaise journée et d’un enfant grognon, qui finit par crier puis hurler, puis mettre une fessée parce qu’elle arrive au bout de ce qu’elle peut supporter et que sur l’instant, elle prend ce geste comme un dernier recours, une ultime solution pour enfin arriver à avoir le silence, le calme, la paix retrouvée.

Avec la Maxi-Fille, nous avons eu des périodes difficiles, de longues journées, semaines, mois, années presque dans le conflit perpétuel, dans la tension quasi permanente. Une ambiance oppressante, entre colère latente et incompréhension, entre angoisse et culpabilité. Si la situation concrète est difficile à vivre en elle même, ce qu’elle implique émotionnellement est tout aussi lourd, voire davantage peut être, je ne sais pas.
En tant que maman, sentir la situation glisser, sentir cette complicité, ce lien fusionnel si fort avec son enfant nous échapper, avoir cette impression que chaque jour qui passe creuse davantage le fossé est particulièrement lourd à admettre d’abord, puis à porter.

J’ai mis du temps à comprendre que non, cette opposition et les disputes qui en découlaient n’étaient pas qu’une passade normale liée à l’âge, davantage encore à réaliser que quelque chose clochait entre elle et moi, encore plus à l’accepter et à apprendre à dénouer les nœuds de la tension.

Entre  cris et larmes, entre disputes et crises d’opposition, il m’est donc arrivé de péter les plombs, de sortir de mes gonds, de voir cette main de mère, naturellement et habituellement douce et rassurante, devenir la main qui menace, qui fait peur, qui punit.

Sur l’instant, je me suis sentie soulagée. Après tout, tu l’as bien cherché, tu m’as poussée à bout. Je t’avais prévenue, demandé d’arrêter. Après tout, peut être que comme ça tu comprendras.

En l’écrivant, j’hésite entre le rire moqueur, l’envie de vomir et la colère consternée. Tout ça.

L’idée même d’avoir levé la main sur mon enfant, d’avoir pu m’approcher d’elle avec autre chose dans la tête que de la tendresse me file la nausée.
L’idée de n’avoir pas su maîtriser mon énervement, de n’avoir pas réussi à faire gagner le bon sens sur l’énervement m’énerve profondément.
Et puis, je ris très jaune à l’idée même d’avoir pu penser qu’après tout, peut être que comme ça elle comprendrait.

Non mais vraiment, comprendre quoi ?

Au mieux, qu’elle devait se méfier, avoir peur de moi si elle s’avisait de faire quelque chose qui ne me convienne pas. Au pire, que sa propre mère était capable de la frapper.
Comprendre de ne pas recommencer ? Peut être oui. Ne pas recommencer pour ne plus être frappée. Pas parce que le fondement même de ce qu’il ne faut pas recommencer n’est pas bon. Le truc super productif, au fond.

Forcément, après cette fois là, je me suis remise en question. J’ai parlé à ma fille, je me suis excusée, je lui ai expliquée que je n’aurais pas dû.

Mais, tout ça pour dire, que finalement, c’est assez facile de coller une fessée. De dépasser la limite, de se laisser déborder, de se dire qu’après tout, si rien ne marche, peut être que ça ça fonctionnera.
Et de perdre conscience que pourtant, le message que l’on véhicule en faisant ça est juste à l’opposé de ce que l’on souhaite pour nos enfants.
A moins d’avoir envie de leur apprendre que la violence est le meilleur moyen de communication, mais on conviendra que ça ne serait pas très malin.

Je suis dérangée, peinée, culpabilisée, d’avoir pu l’espace d’un instant oublier de me faire cette réflexion.
Je suis choquée, lorsque ici et là sur les réseaux, je lis des « oh ça va, c’est qu’une petite tape, on en a eu aussi et on n’en est pas mort, après tout ».

Ouais. C’est pas faux. On n’en est pas mort (quoique moi j’en n’ai jamais eu, je risquais donc rien).
Pour autant, est-ce une raison ? Est-ce une vraie façon efficace de faire passer un vrai message constructif à un tout petit, de désamorcer une situation ? Non parce qu’en général, après s’être pris une fessée, le môme braille encore plus fort qu’avant.
Y’a t’il un gain éducatif à faire régler le calme par la peur de la main qui s’abat sur les fesses ? Pas convaincue.

Je pense, et je sais, pour l’avoir pratiquée, que la seule chose que prouve la fessée, au fond, c’est le dépassement, l’absence de contrôle de soi. Soulager son propre énervement, ni plus, ni moins.
Et se ronger de culpabilité, après, aussi. Le retour de bâton. Regarder son môme nous dire « je t’aime » en souriant et se rappeler que 2 heures avant on lui en collait une, comme ça, juste parce qu’il avait fait une ânerie ou crié un peu trop fort, le revoir pleurer, surpris, étonné, apeuré, de voir son parent dans cet état là.

J’ai du mal avec le fait de dire à ma fille qu’il ne faut pas taper, tout en sachant que moi même avec elle, je l’ai déjà fait.

 

J’ai du mal à me dire que l’on peut aisément se cacher derrière une excuse à la con pour se justifier, se légitimer. On n’en est pas mort, le môme n’en mourra pas, c’est sûr, mais bon. Est-ce une raison suffisante pour se donner le droit de lui taper dessus ? S’est-on déjà imaginé deux secondes et demi la main immense d’un géant que l’on aime de tout notre cœur s’abattre sur nous ?

Je ne sais pas, je m’interroge, juste. Je sais que personnellement, je me suis sentie mal, et con, et nulle, et coupable, et honteuse, d’avoir pu en arriver là. J’ai eu l’impression d’avoir merdé, d’avoir failli à mon devoir de parent. Je suis censée être là pour accompagner, éduquer, encadrer. Pas pour faire peur, non. Pas pour « corriger ». Rectifier les comportements oui, corriger l’enfant, sûrement pas.

interdire la fessée

Je sais que cela n’a eu aucun effet positif, ne lui a rien appris de concret. Depuis, j’ai appris à gérer les crises, les refus, les oppositions : je m’éloigne, je claque la porte, je m’en veux.

Elle dans sa chambre à hurler, moi dans le salon, quitte à coller une musique à fond dans les écouteurs de mon smartphone. 3 minutes de déconnexion.

Puis se retrouver, se poser, discuter. Ou simplement passer au dessus, comme ça, sans en faire tout une histoire, une fois chacun apaisé.

 

 

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Commentaires

  1. Eve dit

    5 mars 2015 à 09:22

    Merci pour ce billet, j’espère que tout le monde finira par s’en rendre compte…

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    Répondre
  2. Cécile Lefebvre dit

    5 mars 2015 à 09:32

    très joliment écrit !
    j’avoue que j’ai déjà mis des fessées (pas fortes mais le geste est là) à mon fils car après maintes et maintes explications, le coin etc… il continuait ses bêtises…
    mais depuis quelques temps j’essaie de ne plus lui en donner. parfois c’est + rapide que la pensée (genre quand je le vois monté sur une étagère, près à tomber…)…

    c’est dur l’éducation des enfants! super méga dur! mais suis d’accord sur la non-fessée…

    j’essaie le coin, mais il ne veut pas rester (un conseil?) Vais acheter une chaise bas de gamme, y mettre un minuteur et la décorer comme étant la chaise à punition. j’ai déjà vu ça sur le net, j’avais trouvé l’idée géniale…

    bonne journée.

    Cécile

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  3. Mary dit

    5 mars 2015 à 10:45

    Parfois la fessée fait du bien il faut aussi l’avouer.
    Mon crapaud n’en prend que très rarement mais il y a peu il est allé très loin, trop loin. J’ai expliqué encore et encore mais il se moquait littéralement de moi. Il a été puni et il continuait. Il a fini par sortir de sa chambre en me regardant droit dans les yeux et en me disant  » de toute façon dégage tu es stupide »
    Il a dépassé les bornes, il a pris sa fessée et croyez moi ou non il est parti se mettre dans son lit. Quand il est revenu il m’a dit  » Maman je suis désolé je ne dois pas parler comme ça. Je t’aime fort tu sais je ne vais plus recommencer »
    Il n’a pas recommencé, je n’ai pas culpabilisé de lui mettre cette fesser, nous en avons discuter et il sait que cette fois il avait été bien trop loin.

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  4. Maman Rite dit

    5 mars 2015 à 10:45

    Bonjour, sur la même longueur d’onde ! j’ai écris sur mon blog un article dans le même sens ! bonne continuation

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  5. Charline dit

    5 mars 2015 à 15:02

    J’ai aimé ton billet parce que justement tu va plus loin que c’est pas grave ou c’est grave et je te rejoins totalement. Ça m’est arrivé aussi, poussée à bout, fatiguée et ayant répété et répété et je m’en suis voulu, j’ai compris que ça donnait l’exact contraire de ce que je recherchais et puis je ne veux pas que mon enfant me craigne, j’ai détesté son regard après ça, alors je lui ai expliqué et maintenant il est puni dans sa chambre le temps qu’il se calme et que je me calme pour que cette situation ne se reproduise plus! par contre j’ai un problème sur le fait d’en faire une loi, je trouve que c’est trop d’ingérence dans nos vie de famille, ça arrivera à d’autres « parents de craquer » comme on a pu le faire et de s’en vouloir, de se remettre en question et de s’excuser auprès de son enfant lui expliquant qu’il n’aurait pas du en venir là est ce que ça mérite de tomber sous le coup d’une loi???

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  6. homesweetmome dit

    5 mars 2015 à 22:19

    Je me retrouve dans ce que tu écris. Tant sur ce que tu racontes de ta relation compliquée avec ta grande que sur la question de la fessée.
    Je n’ai jamais levé la main sur ma puce, ça fait partie d’un impératif éducatif pour moi, c’est comme si je me l’interdisais. Ça ne m’empêche pas de faire des choses très discutables quand il y a une crise : crier, dire n’importe quoi, montrer mon énervement sans discernement. Je crois que le plus important dans tout ça, c’est d’être capable de s’interroger, de prendre du recul et d’essayer de s’améliorer. Il n’y a pas d’âge pour apprendre de son expérience ! Et je crois que ce qui m’énerve le plus dans ce débat, ce sont justement les positions du type  » on en est pas morts » qui montrent pour moi une absence totale de réflexion sur le sujet et je trouve ça tellement dommage.
    Je me suis très souvent faite gifler, ça n’a servi qu’à me rendre ultra anxieuse, et très peu assurée (sans parler des dégâts relationnels avec mes parents …) Mais effectivement, je n’en suis pas morte …

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    Répondre
  7. Goblin dit

    7 mars 2015 à 21:53

    Je suis complètement d’accord avec toi. La fessée n’est clairement pas une façon d’éduquer un enfant et doit absolument être évitée. Cependant, comme tu le dis, cela nous est déjà arrivé à tous de voir la fessée partir sans pouvoir la retenir et de culpabiliser atrocement après. Interdire légalement la fessée ne pourrait pas empêcher ces moments que nous n’arrivons pas du tout à contrôler, par contre cela ne fera que nous culpabiliser encore plus, je trouve. C’est mon avis en tout cas. Mais bon, dans le fond, on est absolument d’accord. ;-)

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Rétroliens

  1. Papa Blogueur Revue de blogs, revue de Web 11 - Papa Blogueur dit :
    13 mars 2015 à 07:11

    […] amaeline.com/mesavisdemaman/interdire-fessee/ Un article touchant qui fait revivre des émotions avec du vrai sentiment dedans, à lire d’urgence ! […]

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    Répondre
  2. Nous aussi on en a eu, on n'en est pas mort... ... dit :
    18 janvier 2016 à 12:51

    […] Pour une fois, je vais surfer sur la vague et rebondir sur le grand débat éducatif (et politique) du moment : faut-il ou non interdire la fessée ? Non  […]

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Maman trentenaire (+1) de 3 môme de 7, 5 et 3 ans, marraine comblée d'un p'tit d'octobre 2016, accro au running, au shopping et aux mojitos, passionnée de geekeries en tous genre et de photo, gourmande irrécupérable, pratiquant la ronronthérapie intensément... Ex-parisienne de retour dans sa terre bretonne, néo-Rennaise, breizh dans l'âme.
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